Pour la deuxième année consécutive, la ville d'Oran a participé au concours international Space Apps Challenge organisé par la NASA depuis 2012. Il s'agit d'un événement d'envergure planétaire, le plus grand «hackathon» engageant des milliers de citoyens de la Terre entière à travailler avec la NASA pour concevoir des solutions innovantes aux défis mondiaux. A Oran, l'événement a été organisé par l'association Jeune talent jeune espoir (JTJE) et PC-Fix, une jeune entreprise innovante qui a mis tous ses moyens à la disposition des jeunes inventeurs. La ville de Blida a aussi pris part, cette année pour la première fois, à ce concours. Du 22 au 24 avril dernier, une trentaine de participants — ingénieurs, informaticiens, chimistes, artistes et aussi autodidactes — se sont constitués en deux équipes pour proposer des projets innovants, mis au service de l'humanité dans sa conquête spatiale mais aussi pour la planète, avec une dimension écologique. Ils viennent d'Oran, mais aussi des wilayas de la région. Ces deux équipes ont proposé la conception d'un robot spatial et une application pour mobile et tablette. Le robot, appelé Ora-App en hommage à El Bahia, est en fait une «astromobile» destinée à explorer la planète Mars, à l'image de Curiosity, qui a révélé la présence d'eau liquide sur la planète rouge. Fayçal Benameur, 22 ans, étudiant en deuxième année électromécanique à l'USTO, explique : «Justement, c'est en gardant à l'esprit que Curiosity a rencontré un problème de mobilité que notre équipe a essayé d'imaginer un nouveau système de déplacement sur Mars. Nous avons donc pris en considération les conditions environnementales comme la gravité et les reliefs pour créer un jetpack qui peut soulever le robot. Ainsi, nous avons supprimé le système d'hélices pour choisir des micropropulseurs. Ce sont de petites fusées intégrées qui tournent sur des axes tridimensionnels permettant un déplacement dans tous les sens. Nous avons aussi pensé à une autonomie en énergie car le jetpack puisera dans les gaz existant sur Mars. Quant au robot, il est programmé grâce au système ROS (Robot Operating System) et peut être téléguidé même via un site web. La deuxième partie de la machine et l'intégration d'une caméra type Kinect pour la reconnaissance de l'environnement, ce qui permettra de cartographier la surface de Mars tout en évitant les obstacles. Les capteurs permettront aussi de reconnaître le type de roche, par exemple, et de détecter la température pour éviter les zones pouvant altérer le fonctionnement du robot». Une équipe de six personnes a participé à la conception de ce robot, dont une démonstration a été faite le jour de la présentation des projets, devant un jury composé de trois jeunes spécialistes des idées, dont le jeune cadre Rafik Bouriche, coorganisateur de l'événement. Le deuxième projet consiste en une application qu'on peut installer sur plusieurs supports (smartphone, tablette ou même PC). L'idée est de proposer à l'utilisateur en temps réel des informations sur la qualité de l'air, le niveau de pollution, la température et l'exposition aux ultraviolets d'une personne dans n'importe quelle partie du monde. Ibtissem Boumeslout déclare : «C'est une application écologique qui a pour but d'aider l'individu (asthmatique, personnes atteintes de maladies de la peau ou respiratoires) à obtenir des données concernant son état de santé. Ceci permettra de connaître le niveau d'exposition et les risques liés que ce soit dans la zone dans laquelle se trouve l'utilisateur ou une région où il compte se rendre.» Autre point capital : s'informer sur le degré de pollution de l'eau. «Nous avons donc choisi ce challenge, le Earth Check App, pour qu'Oran propose deux solutions : une spatiale et une autre terrestre.».