C'est un long voyage que fait le Béninois Jean-Roger Ahoyo, président du Comité d'organisation du centenaire de la mort du roi Béhanzin (ou Gbêhanzin), monarque du royaume du Danxomè, l'actuel Bénin. L'ancien ministre et ex-conseiller régional de l'Unesco s'est déplacé à Alger pour boucler son pèlerinage : le 10 décembre 1906, le roi Gbêhanzin, décède à l'âge de 68 ans durant son exil à Alger à l'hôtel de Nice et est inhumé au cimetière de Saint-Eugène. Consacré dans son pays comme le « dernier rempart contre la conquête française », le roi combattant, que Jean-Roger Ahoyo compare à l'Emir Abdelkader, a été battu par les troupes coloniales en 1894 puis forcé à l'exil, d'abord à Fort-de-France en Martinique puis en Algérie en avril 1906, à Blida et enfin à Alger où il a vécu avec sa famille sept mois avant de rendre l'âme dans les bras de son fils Walilo. Sa dépouille a été rapatriée en 1928 au Dahomey (l'actuel Bénin) et enterré à Djimé, dans son palais privé. « Nous avons été reçus au ministère de la Culture où on nous a offert un livre sur l'Emir Abdelkader et nous souhaitons également inviter des chercheurs algériens à venir participer au colloque organisé à Abomey (capitale de l'ancien royaume du Danxomè ou Dahomey) au Bénin du 13 au 15 décembre dans le cadre du Centenaire », explique Jean-Roger Ahoyo en visite à El Watan. Appuyée par les autorités politiques béninoises et les grandes familles royales, la commémoration du centenaire, du 8 au 24 décembre prochain, s'inscrit, selon M. Ahoyo, dans le cadre d'une initiative citoyenne. Le Comité national d'organisation du centenaire de la mort du roi Gbêhanzin (Cnoc-Mg) se donne pour tâche essentielle de porter témoignage au roi Gbêhanzin, héros national, grande figure de la résistance africaine, en faisant connaître aux Béninois et au monde entier le rôle éminemment politique et patriotique qu'il a joué tout au long de sa vie, en particulier durant son règne de 1890 à 1894. Le centenaire se veut aussi une grande fête de la culture béninoise à travers les nombreux festivals de chants et danses et bien d'autres rythmes du terroir, qui seront à l'honneur à Abomey, Djimè et à Cotonou. Le centenaire se veut également une grande occasion de la promotion agricole et commerciale à travers la foire d'Abomey où sont attendues plus de 3000 personnes, invités, chercheurs, artistes, journalistes, diplomates, représentants religieux, les têtes couronnées du Bénin et d'Afrique, etc.