Les révélations des Panama Papers reprennent, au grand dam des dirigeants et de leurs proches. Après Abdessalem Bouchouareb, (actuel ministre de l'Industrie), cité dans les précédentes livraisons du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), voilà que pas moins de 22 noms sont cités dans le lot de documents liés à l'Algérie. Parmi ces noms, dont une majorité d'anonymes, figurent ceux de Amine Zerhouni (fils de l'ancien ministre de l'Intérieur), Omar Boudiab (actionnaire du club de football MO Béjaïa), mais aussi, plus étonnant encore, le nom d'une institution bancaire : la Banque extérieure d'Algérie. Cette dernière est bel et bien actionnaire d'une société offshore, Algerian Saudi Leasing (ASL), créée en 1990 par le cabinet Mossack Fonseca, domiciliée aux îles Vierges britanniques et détenant une adresse en Tunisie. Cette société offshore est partenaire d'El Baraka Investments & Developpement Co. basée à Djeddah, en Arabie Saoudite, et détenant une adresse en Chine. C'est par l'intermédiaire de Arab Leasing International Finance que l'ASL a été créée. Pourquoi une banque publique s'associe-t-elle pour la création d'une société offshore ? Est-ce pour gérer des fonds dont l'origine est douteuse ? Autre révélation des nouveaux PanamaLeaks : le nom de Amine Zerhouni, fils de Yazid Zerhouni, détenteur de la société offshore Carrant Plus Ltd créée le 24 avril 2007, domiciliée aux îles Vierges britanniques et détenant une adresse au Royaume-Uni. Sa création a été effectuée par Mossack Fonseca par l'intermédiaire de Portridge Invest Limited. Amine Zerhouni, dont le nom apparaît dans une adresse à Chiwan à Hong Kong, a mis fin à l'activité de sa société-écran en 2010. L'actionnaire du MOB, Omar Boudiab, détient, pour sa part, une société offshore du nom de International Trading Capital Corp enregistrée aux îles Vierges britanniques et disposant aussi d'une adresse au Royaume-Uni. Amar Boudiab, importateur et industriel dans l'agroalimentaire, a créé sa société-écran par l'agent intermédiaire Guardian Management Sarl. Une société dans laquelle sont aussi actionnaires ses frères Samir, Saddek et Abdennour (voir encadré). Quatre autres actionnaires d'International Trading Capital Corp ne sont pas identifiés dans les documents rendus publics par l'ICIJ. Le nom de Toufik Bendjedid, fils de l'ancien président Chadli Bendjedid, après avoir été cité dans les précédents PanamaLeaks, revient une nouvelle fois dans la deuxième livraison de l'ICIJ. Il est cité comme détenteur de Faygate Corp, une société basée au Panama, créée en 2014 et dissoute en 2016. Cette société, créée par l'agent d'enregistrement Gianna Kranidiotis STR basé à Chypre, est aussi liée à un compte dans la banque suisse HSBC. Bendjedid est associé au Tunisien, ex-candidat à la présidentielle, Samir Abdelli, ainsi qu'à un troisième actionnaire dont le nom est resté secret. D'autres noms figurent dans les Panama Papers de l'ICIJ avec parfois des connexions entre eux dans la détention de sociétés-écrans dans différents paradis fiscaux. C'est le cas des frères Touazi, Mohand Oulhadj et Mohand Tahar, dirigeants d'Eyton International Limited dans les îles Vierges britanniques. Ou encore de Menas Smaïl et Ounnas Elmondji, partenaires dans Jetta Limited basée aux îles Vierges britanniques avec comme agent intermédiaire une entreprise basée à Taïwan. Sont cités aussi Hamza Aïssa et Mohamed Djamel Eddine Bisker, détenant à Belize une société offshore du nom d'Averan. De même pour Tarek et Toufayl Wahib Haddana, pour la société Alpha Bright Entreprise Limited basée à Samoa.