Le mausolée de Sidi Boumediene (quartier El Eubbad), un lieu de culte, est le premier site visité par les touristes nationaux et étrangers. Il est quasiment la Mecque des ministres et autres responsables de l'Etat lors de leur passage dans cette cité millénaire. Bien entendu, pour les représentants du gouvernement, on nettoie les ruelles d'El Eubbad et la route qui mène au lieu du pèlerinage, mais pour le reste, tout ce qui n'est pas officiel, on oublie les lieux. «C'est tout simplement scandaleux, nous sommes inondés par les détritus et nous avons honte devant ces touristes qui, parfois, enjambent des immondices pour accéder au mausolée. On a interpellé les services de la commune sur ces décharges à ciel ouvert, mais on nous envoie balader avec des prétextes qui ne tiennent pas la route», dénonce Omar, commerçant à deux pas des lieux du culte. Abondant dans le même sens, Tewfik, un riverain, s'insurge contre l'hypocrisie des élus locaux : «La veille de chaque visite officielle, les employés sont à pied d'œuvre pour rendre l'endroit propre, après, c'est l'indifférence totale. C'est une image dégradante pour Tlemcen et l'Algérie devant tous ces touristes». En dévalant la pente qui descend de Sidi Boumediene vers le centre ville, des ruissellements d'eau suspecte charrient des détritus. «En plus des touristes, nous avons d'autres visiteurs, des moustiques et des odeurs nauséabondes ; c'est tout simplement honteux», renchérit, hors de lui, Hocine, artisan. La mosquée de Sidi Boumediene a été construite en 1339 par le sultan mérinide Abou Hassan Ali. Une mosquée qui fait partie d'un complexe comprenant une médersa, un petit palais, une zaouia, un hammam et des latrines, tous édifiés à cette même époque.