Suspendu depuis janvier 2006, le financement des différentes opérations réalisées au profit de fellahs éligibles au fonds de régulation et de développement agricole (FNDRA) tient en haleine plus de 400 fournisseurs durement touchés par ce blocage qui a déjà mis en faillite des dizaines d'entreprises. « J'ai tout vendu, la voiture, les bijoux de ma femme et bientôt la maison alors que je dois à la BADR plus d'un milliard de centimes. Allez-y comprendre quelque chose », résume un fournisseur de plants qui n'arrive pas à comprendre le pourquoi de ce blocage qui n'affecte pas seulement Sidi Bel Abbès mais toutes les wilayas du pays. Selon notre interlocuteur, l'organisme financier spécialisé qu'est la banque de développement rural (BADR) « refuse » de régulariser les investissements consentis au profit des fellahs (équipements, prestation de service, acquisition de plants, travaux hydrauliques). « Ce blocage a engendré des échecs de projets en cours de réalisation au niveau de nombreuses exploitations agricoles. Les fellahs ne nous font plus confiance », explique-t-il. Fermer boutique Obligés de pré financer la totalité des travaux et prestations contenus dans la convention qui les lient à la DSA, sans disposer pour autant des financements nécessaires, la majorité de ces fournisseurs ont du fermer boutique, en laissant des dettes en plus. Le plus grave, relève-t-on, c'est que la suspension des financements sus indiquées a mis à mal tout un secteur d'activité, englobant des industries orientées toutes vers l'agriculture. Contacté à ce sujet, le directeur régional de la BADR, M. Fellag, a indiqué que la banque qu'il représente ne peut plus financer les opérations d'investissement en raison du « non remboursement » par le ministère de l'Agriculture des avances consenties au profit des fellahs et à moindre raison de l'« accumulation des attestations de service fait (AFS) », au nombre de 200 actuellement. « Il était convenu, dès le lancement du plan de soutien à l'agriculture, d'avancer des fonds pour le compte du ministère de l'Agriculture. Périodiquement le ministère se devait ainsi de constituer une provision, chose qui n'a pas été faite », soutient M Fellag en ajoutant : « Si on consent à nous rembourser, la machine va repartir ».