« Le financement des différentes opérations réalisées au profit de fellahs éligibles au fonds de régulation et de développement agricole (FNDRA) est toujours bloqué sans aucune raison valable », est persuadé Hami, représentant d'opérateurs privés dont les actions de protestation organisées régulièrement ont fini par attirer l'attention des pouvoirs publics. Le blocage, comme on peut s'en douter, se situe au niveau du groupement régional d'exploitation (GRE) de la BADR de Sidi Bel Abbès. Cette banque, échaudée par son expérience avec certains agriculteurs, semble ne rien vouloir concéder aux opérateurs protestataires. Selon notre interlocuteur, « des dizaines de petites entreprises durement touchées par ce blocage ont fait faillite ces dernières années, outre les échecs cumulés de projets en cours de réalisation au niveau de nombreuses exploitations agricoles ». Le plus grave, relève-t-il, c'est que la suspension des financements sus indiqués a mis à mal tout un secteur d'activité, englobant des industries orientées toutes vers l'agriculture. Il a également indiqué, lors d'un point de presse animé hier, que la validation par les services de l'agriculture de la totalité des documents exigés pour la régularisation des factures de prestations agricoles « ne laisse planer aucun doute sur la légitimité des revendications soulevées par les fournisseurs ». « La balle est désormais dans le camp de la banque qui, de ce fait, se trouve dans l'obligation d'honorer ses engagements contractuels », ajoute-t-il. Incompréhension Pour rappel, les responsables de l'unité régionale d'exploitation de la BADR avaient déclaré en 2007 que la banque ne « peut plus financer les opérations d'investissement en raison du non remboursement par le ministère de l'Agriculture des avances consenties au profit des fellahs ». Autre raison avancée par les banquiers : « l'accumulation des attestations de services faits (AFS) ». Sur ce point, le représentant des fournisseurs estime que la banque entretient une sorte de « confusion » entre les projets achevés conformément au cahier des charges authentifiés par une ASF et d'autres cas de figure de projets inachevés qui n'ont jamais été soumis pour paiement à ses services. La définition de certains termes de procédure à l'origine du blocage a induit une incompréhension des textes régissant le financement des projets du FNDRA, considère un responsable de la DSA. Structurés au sein de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les fournisseurs ont appelé hier le ministre des Finances ainsi que le président directeur général de la BADR a « user de leur pouvoir afin de lever les contraintes bureaucratiques à l'origine du blocage des dossiers des fournisseurs auprès de la banque ».