Le processus de renouvellement des instances du football est en marche. Des présidents et membres de bureau vont être élus pour un mandat olympique de 4 ans (2016-2020). Ce processus est entaché de profondes irrégularités en violation des principes démocratiques. En fait, il s'agit d'une cooptation et non pas d'une élection. C'est une mascarade dans la mesure où le choix du candidat est préalablement imposé et validé ensuite par des «électeurs» complices d'une mascarade qui avilit le football. Ce qui va se produire au cours des prochains jours est un grave dépassement de la loi. Des individus non membres de l'assemblée générale, sans aucun mandat électif, vont être propulsés à la tête de ligues avec le consentement et la complicité des membres de ligues qui ferment les yeux sur cette grave entorse. Le code électoral de la FAF précise dans son article 2 : Principes, obligations et droits des parties, alinéa 2.1 : «Les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de la transparence», et alinéa 2.2 : «L'ingérence, sous quelque forme que ce soit, dans la procédure électorale ou dans la composition de l'organe électif de l'AG de la FAF est interdite.» Pratiquement, c'est la Fédération qui désigne le président de ligue à travers une liste d'experts pompeusement qualifiés de membres indépendants pour contourner la loi 13/05 du 23 juillet 2013 qui a consacré la disparition définitive des experts, un vestige du passé. Au regard de la loi de juillet 2013, il ne peut y avoir qu'un seul collège. Le collège technique (avec voix consultative). Dans l'arsenal réglementaire et juridique de la Fédération, il est fait référence à plusieurs. C'est une transgression manifeste de la loi. Les textes ont tellement été triturés que le commun des mortels en perd son latin. Exemple. Les statuts des ligues portant sur les conditions d'éligibilité du droit de vote et de l'organisation des élections et plus particulièrement des conditions d'éligibilité sont clairs. Il n'y a nulle trace de membres indépendants. Le premier alinéa de cet article (conditions d'éligibilité) précise : «Etre membre de l'assemblée générale.» Dans les statuts, il n'est nulle part mentionné «experts et/ou membres indépendants». Le ministère de l'Intérieur et celui de la Jeunesse et des Sports vont-ils rester passifs devant cette monstrueuse machination qui consacre le non-droit et la violation des principes démocratiques ? Les présidents et membres désignés à l'avance n'auront de comptes à rendre qu'à ceux qui les auront bombardés à leurs postes. Les membres des assemblées générales qui cautionneront cette dérive contribueront dans ce crime abject contre le football et les principes démocratiques.