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Le cas de la FAF est inscrit à l'ordre du jour du comité exécutif de la FIFA
Menace sur le football
Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2005

C'est ce qui ressort de la dernière correspondance, en date du 1er décembre 2005, où elle annonce : « La FIFA n'a pas d'autre solution que d'inscrire le cas de la FAF à l'ordre du jour de son comité exécutif prévu à Leipzg les 7 et 8 décembre. » En effet, jeudi dernier, la FIFA a adressé un nouveau courrier à la FAF dans lequel elle affirme que « l'analyse des événements récents survenus dans le football algérien conduit la FIFA à considérer que la Fédération algérienne de football (FAF) se trouve confrontée à une ingérence gouvernementale qui viole les principes de l'article 17 des statuts de la FIFA et dont le décret exécutif 05/405 du 17 octobre 2005 en est la cause ... ».
Ce rappel de la FIFA intervient, rappelons-le, au lendemain de l'envoi des deux lettres du MJS à la FAF, en date des 27 et 30 novembre 2005, enjoignant à cette dernière de « faire parvenir le nouveau statut de la Fédération algérienne de football conforme au statut annexé au décret 05/ 405 du 17 octobre 2005, pour approbation par le ministère, conformément aux dispositions de l'article 40 dudit décret ». Dans sa réponse à cette demande de la tutelle, la FAF rappelle : « L'article 48 du décret, dont vous faites état, décide : les fédérations sportives nationales reconnues d'utilité publique et d'intérêt général ... sont tenues de mettre leurs statuts en conformité avec les dispositions du présent décret un an au plus tard à compter de sa publication au Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire. » A l'instar de ses autres consœurs, la FAF souligne que « ce texte ne devient obligatoirement applicable aux fédérations qu'à compter du 17 octobre 2006 ».
Pas d'ingérence gouvernementale
Sur cette question, la FIFA s'est rangée, résolument, du côté de la FAF en précisant que « les récents courriers en date des 27 et 30 novembre dernier, adressés à la FAF par le ministère de la Jeunesse et des Sports, auraient pour conséquence d'empêcher la FAF de tenir, sur la base de ses statuts actuels, l'AG élective statutaire qu'elle se doit de tenir compte tenu du fait que le mandat du bureau fédéral arrive à son terme ». L'instance internationale installée à Zurich « s'oppose à l'augmentation à 30% du nombre de délégués de l'assemblée générale de la FAF nommés par le ministre de la Jeunesse et des Sports, l'imposition de la limitation du nombre de renouvellement des mandats du bureau fédéral, possibilité de convocation de l'AG de la FAF ... ». Justement, des plans sont échafaudés dans ce sens pour reporter l'assemblée générale élective, fixée le 22 décembre, invalider ou mieux encore annuler l'AG du 20 novembre dernier. La FAF semble décidée à aller au bout du bras de fer avec la tutelle en précisant que « l'application du décret créera sans aucun doute une situation de conflit interminable et surtout insoutenable entre toutes les associations nationales et le MJS, tant il est vrai qu'il viole les principes de l'autonomie de gestion et de fonctionnement des associations telles qu'elles existent en vertu de la loi 90-31 du 4 décembre 1990 relative aux associations...sauf à modifier le décret du 17 octobre 2005 pour le rendre d'application immédiate nonobstant les violations qui surgiraient par rapport aux statuts de la FIFA, auquel cas, le MJS assumera seul une telle décision ». Il est à rappeler qu'en date du 28 octobre 2005, la FIFA avait averti la FAF sur « les conséquences dommageables pour la FAF en annonçant qu'elle ne reconnaîtra pas les prochaines élections du 22 décembre 2005, si celle-ci ne se tiennent pas sur la base des statuts actuels ». La FAF « ne souhaite pas que le MJS persiste dans l'application desdites dispositions contraires aux principes fondamentaux qui gouvernent le mouvement sportif international, ce qui entraînera immanquablement des conséquences fâcheuses pour la présence de notre football national sur le plan international ».
Les clubs algériens sont aussi concernés
Si, par malheur, la FIFA prononce la suspension de la FAF, les clubs algériens engagés en coupes africaines interclubs (USM Alger, JS Kabylie, ASO Chlef) et la Ligue des champions arabes (MCAlger) ne pourront pas participer à ces compétitions.Une copie de la lettre de la FAF au MJS, en date du 3 décembre 2005, a été adressée au chef du gouvernement. Le texte conclut : « Dans le but d'éviter tout désagrément préjudiciable au football national et soucieux ensemble de préserver l'image de marque, la notoriété et la crédibilité dont jouit notre pays à l'extérieur, la sagesse et le devoir nous commandent d'agir pour normaliser une situation où les aspects secondaires semblent l'emporter sur l'essentiel. Nous restons à la dispositions de l'Etat pour œuvrer à l'intérêt général et notamment celui du mouvement sportif national. » Concernant le chapitre des experts que le MJS n'a pas encore désignés, en prévision de l'assemblée générale élective du 22 décembre prochain, la FIFA a exprimé sa position à travers ces lignes : « La non-désignation par le ministère de tutelle des 10 experts de l'administration des sports comme membres de l'AG de la FAF n'est pas de nature à empêcher la tenue de ces élections puisque le président de la FAF qui sera élu pourra toujours désigner trois de ces experts pour siéger au bureau fédéral, lorsqu'ils auront été finalement désignés par le ministre. Ce refus de désignation ne peut en aucun cas bloquer le fonctionnement démocratique d'une fédération membre de la FIFA. » Cette précision de la FIFA est une réponse (voilée) aux injonctions de la tutelle concernant l'obligation imposée à la FAF de se mettre en conformité avec les nouveaux statuts. Le candidat (unique) à l'élection du 22 décembre 2005, Abdelkader Chaâbane, a la possibilité de composer son équipe du bureau fédéral en attendant que le MJS choisisse ses experts. Rappelons que ce dernier fait l'objet de multiples pressions depuis qu'il a déposé son dossier de candidature à l'élection au poste de président de la FAF, prévue le 22 décembre prochain. Ce sont des pratiques indignes d'un Etat de droit. Si par malheur elles aboutissent au retrait de Abdelkader Chaâbane de la course au prochain mandat fédéral, elles ouvriraient la voie à l'ingérence (tant décriée) de la FIFA. Cette dernière est on ne peut plus claire sur le sujet, en précisant que « la FIFA réitère sa position selon laquelle l'AG élective de la FAF prévue pour le 22 décembre prochain doit se tenir sur la base des statuts actuels d'une part, en raison du principe selon lequel on ne change pas les règles du jeu démocratique à quelques semaines des échéances, et d'autre part parce que le décret exécutif ci-dessus mentionné prescrit un délai d'un an pour la “mise en conformité'' des statuts des fédérations sportives algériennes ». Le bras de fer MJS-FAF n'est pas près de prendre fin. Et cela sous le regard (indifférent ?) des autorités du pays, mais pas de la FIFA qui ne veut pas lâcher prise.


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