De nombreux chantiers sont à l'arrêt en raison de la rareté du ciment et des ruptures budgétaires. Les entreprises intervenant dans le secteur du bâtiment ont du mal à se procurer du ciment. Ce produit se fait de plus en plus rare sur le marché. En dépit de la reprise de la production au niveau de la cimenterie de Sour El Ghozlane, au sud de la wilaya, après un arrêt qui a duré plus de deux mois pour cause de travaux de maintenance, des entreprises ne cessent de déplorer une pénurie sans précédant de ce produit de construction. Pourtant, les responsables de cette usine avaient rassuré à l'occasion de la reprise de production que la crise est désormais passée. La pénurie du ciment et surtout sa cherté au marché noir, atteignant 1600 DA le quintal, se sont répercutées négativement sur l'avancement des chantiers ; certains projets sont tout à l'arrêt. La rareté du ciment a entravé également la bonne marche de tous les projets lancés dans la wilaya de Bouira. C'est le cas au niveau des chantiers au pôle urbain au nord du chef-lieu de wilaya, où les travaux de réalisation de plusieurs projets d'équipements publics sont à l'arrêt. Lancé en 2013, pour un délai de réalisation ne dépassant pas les deux ans, le projet de ce nouveau pôle urbain connaît un retard énorme dû essentiellement à la pénurie des produits de construction, dont le ciment. Pourtant, ce projet est inscrit parmi les priorités des autorités locales, instruites par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'occasion de sa visite effectué en 2014, de livrer le chantier dans les délais. 1422 logements, toutes formules confondues, sont projetés au niveau du site en question, sur une superficie de 40 hectares. Malgré les pressions exercées et les rappels du premier responsable de la wilaya, exhortant les entreprises détentrices de ces projets à accélérer la cadence des travaux, le projet n'a pas avancé. Le taux d'avancement des chantiers n'a pas dépassé les 40%. Cependant, le président du bureau local de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), Arezki Harbi, a démenti formellement les informations faisant état de la pénurie du ciment soulevée par certains chefs d'entreprise. Défendant d'une manière directe la direction de l'usine de Sour El Ghozlane, M. Harbi affirme que les entreprises ayant un programme public accordé par la wilaya de Bouira «sont servis par l'usine de Sour El Ghozlane». Cependant, il a révélé que les entreprises se sont approvisionnées en ce matériau durant la période où la cimenterie était à l'arrêt, et ce, à partir des deux unités spécialisées dans la vente de matériaux de construction, Edimco et Sodismac de Dirah. Quant à l'arrêt des chantiers, le représentant de l'UGEA à Bouira a expliqué que cela est dû essentiellement à l'absence de financements. A ce titre, nous avons appris qu'une commission a été dépêchée récemment par le ministre des Finances à la wilaya de Bouira où, selon des sources, plusieurs projets inscrits où projetés ont été gelés ou annulés pour cause d'absence de financements en raison de la crise.