La station urbaine de Draria est l'une des plus insupportables de la capitale. Les usagers y sont confrontés quotidiennement à des comportements inacceptables de conducteurs et receveurs sans vergogne. «Hormis quelques exceptions, ces pseudo-transporteurs n'hésitent pas à afficher leur côté voyou et à imposer leur diktat en l'absence des autorités publiques», s'indigne une mère de famille, offusquée, après une attente de plus de 40 minutes dans un bus qui ne voulait pas démarrer. Les responsables chargés de la gestion de ces espaces ne semblent pas trop préoccupés par cette situation. «Ni contrôle ni inspection pour améliorer les prestations. Leur seul exploit, c'est qu'ils ont implanté des toilettes publiques, et depuis ils ne sont jamais revenus», ironise un autre habitant. En fait, cette station urbaine, qui assure à peine une dizaine de lignes, est synonyme de saturation, de retard et d'interminables attentes. La notion de temps n'existe pas. Le matin, les bus sont remplis comme un œuf et lorsque l'affluence baisse, l'on ne démarre qu'au bout d'une heure. Sur le bus assurant la ligne Draria-Douéra, à titre d'exemple, le chauffeur n'a pas hésité à faire un long détour, hors de sa ligne officielle, pour tenter de ramasser quelques clients de plus. Alors qu'il observait un arrêt, le receveur n'a pas hésité à faire pression sur une femme, d'un certain âge, pour qu'elle descende avant même que l'engin ne s'arrête complètement. Face à la réaction de la passagère, le chauffeur intervient et use de mots sarcastiques et méprisants. Le reste du trajet, a-t-on constaté, était fait de dépassements, d'altercations et de retard. «Hélas, ils sont tous, ou presque, comme ça, on dirait qu'ils se sont donné le mot. J'aurais aimé les bouder, mais je n'ai pas les moyens de prendre un taxi», nous explique un citoyen. En attendant l'intervention des services de la wilaya, force est de relever que ce lieu s'apparente à une zone de non droit.