Dans le cadre des manifestations culturelles programmées par la maison de la culture au mois de Ramadhan, la troupe théâtrale de Sidi Bel Abbès a réservé mercredi dernier la première présentation de la pièce de théâtre Dari Ouahdi au public de Béchar enthousiasmé. Elle est produite par Saïd Bouabdallah, réalisée par Medjahri Lahbib, écrite par Nacer Ali et interprétée par l'époustouflant couple Baya et Baroudi. Thème classique Dari Ouahdi aborde l'histoire de Reski et Kenza, un jeune couple marié, dont la cohabitation avec les parents du mari est devenue impossible. Ils choisissent de quitter le domicile parental pour vivre seuls comme l'exige l'épouse pensant trouver pleinement le bonheur dans ce choix. Mais la forte aspiration à la liberté de choix du couple se heurte évidemment à des difficultés d'ordre économique que la vie peut réserver à chacun. Un mari incapable de trouver du travail parce qu'il n'y en a pas et une épouse courageuse cloîtrée chez elle qui ne désespère pas, mais qui reste accrochée à son époux malgré la misère. Mais le désenchantement qui refait surface finit par rappeler au couple que la liberté choisie à son revers, une rançon à payer. En arrière-plan, la pièce pose ainsi le profond et inextricable problème de la compatibilité de la liberté individuelle avec la situation d'extrême pauvreté. « Jusqu'où l'indépendance défendue et la liberté de choix du couple face à un état de dénuement peuvent-elles résister ? » semble suggérer la pièce mise en scène par le réalisateur. Les deux acteurs ont campé magistralement leur rôle et sur scène les propos crus d'amour échangés entre Reski et Kenza, qui semblaient plongés par moments dans la détresse, ont provoqué l'hilarité des spectatrices présentes (en grand nombre) et des sifflements du public mâle (à majorité jeune) non habitué à entendre des paroles au ton de liberté théâtrale…