Ouargla. 8h15. Lycée Ahmed Khelil, à moins de 500 m du siège de la wilaya et de la Cité administrative. On est le 29 mai 2016 et les véhicules de la délégation officielle de la wilaya franchissent l'un après l'autre le portail de ce grand lycée du centre-ville qui se savait depuis jeudi, centre d'examen pilote sélectionné pour le coup d'envoi des épreuves de l'examen du baccalauréat au niveau de la wilaya de Ouargla. Les autorités civiles et militaires étaient là, écoutant avec intérêt le mot de bienvenue de la représentante du lycée puis les explications, statistiques affichées, du directeur du centre. Saâd Agoudjil, wali de Ouargla, accompagné pour l'occasion d'un représentant de la ministre de l'Education nationale (qui supervisait au même moment les mêmes épreuves à partir de Remchi, dans la wilaya de Tlemcen), du président de la Fédération des parents d'élèves et du directeur de l'éducation devait un effectuer le même geste symbolique qu'il répétait pour la troisième fois depuis une semaine : l'ouverture du premier pli de sujets d'examen en faisant participer un candidat choisi au hasard. Les détails du parcours jusqu'aux classes d'examen ne seraient pas aussi importants si la suite des événements n'était pas aussi absurde. Il ne fallait nullement aller à Debbiche ou El Borma pour découvrir les salles aux rideaux tirés, comptant une quinzaine de candidats et deux surveillants suffocants de chaleur. N'y a-t-il donc pas de climatiseur dans cet ancien siège de l'institut technologique de l'éducaton transformé en grand lycée ? Oh que si, seulement, personne n'a pensé à l'allumer le soir ou tôt le matin pour évacuer la chaleur des murs. Avec un léger petit vent frais matinal, les choses auraient pu se régler bien avant le début des chaleurs. A partir de 9h, le soleil devenait plus insistant, les températures elles sont montées au-delà des 40°C, si bien que le principal souci des candidats et des surveillants à la fois, devenait d'ordre purement domestique : comment faire en sorte que l'unique climatiseur de la salle devienne plus performant avant la fin de la première épreuve. Bessedik Mestour, visiblement confus de constater au même titre que la délégation qu'il faisait plus chaud à l'intérieur qu'à l'extérieur a vite fait de rectifier le tir : «Nous sommes désolés pour nos enfants, il aurait fallu laisser les climatiseurs allumés depuis la veille, d'ailleurs c'est ce que nous allons faire pour les quatre prochains jours». Même topo au M'zab A Ghardaïa, c'est au nouveau lycée de Béni Izguène qu'a été donné, cette année, le coup d'envoi des épreuves du bac dans la wilaya de Ghardaïa. Et c'est Azzedine Mechri, le wali de Ghardaïa, accompagné de Tibani Ammar, le directeur de l'éducation, et des autorités sécuritaires, tous corps confondus, qui a donné le top de début des épreuves dans une ambiance bon enfant. Si au plan de l'organisation et comme plusieurs fois affirmé par les responsables de l'éducation, tout semble en ordre, il reste qu'à l'extérieur des salles, la météo n'est pas du tout clémente avec les candidats. En effet, à 9 heures du matin c'était déjà l'étuve avec un thermomètre dont le mercure avait atteint la barre des 42° Celsius. Une véritable fournaise. «Malgré cette chaleur étouffante, je remercie Dieu pour le retour de la sécurité et de la sérénité. Regardez les tous ces enfants, toutes communautés confondues, passer ensemble leur examen dans une parfaite convivialité et fraternité. C'est ça l'essentiel. La chaleur, c'est un don de Dieu, elle a ses protections. L'eau, l'ombre et grâce au progrès, la climatisation», nous fait remarquer une mère venue accompagner sa fille passer son bac. Une autre parent d'élève abonde dans le même sens : «Constatez par vous-mêmes, il n'y a pas un seul policier ou gendarme tenant un casse- tête ou une arme, même les services de sécurité restent cool et zen. Ce qui conforte l'idée et accentue le sentiment de sécurité tant chez les candidats que chez leurs parents et même au sein du personnel d'encadrement de l'examen.» Néanmoins, pour les responsables en charge de la sécurité, il n'est pas question de baisser la garde. Selon un officier de police rencontré du côté du lycée Moufdi Zakaria de Béni Izguène, «des ordres stricts ont été reçus pour se faire le plus discret possible, sans jamais laisser passer quoi que ce soit qui puisse perturber les examens. C'est dire que tout au long de ces cinq jours d'épreuves, le dispositif reste sur ses gardes pour répondre à toute éventuelle situation d'urgence, de quelque nature qu'elle soit. Même si tout est calme, notre mission première est de préserver la sécurité et la sérénité des candidats, tout autant que celles de toute la population de cette wilaya. C'est notre mission et nous y veillerons». Pour rappel, au niveau de la wilaya de Ghardaïa, 12 634 candidats sont concernés par ces épreuves du bac, dont 4802 concourent en candidats libres, parmi lesquels 83 détenus, dont une femme. Sur les 12 634 candidats qui se présentent cette année à l'examen du bac, 5990 sont des filles, dont 3969 se présentent comme scolarisées, et le reste, soit 2021 comme candidates libres. 17 centres d'examen, dont celui ouvert dans l'enceinte de la prison sus-citée, placés sous la surveillance de 1483 personnes ainsi que 221 observateurs, et pour la première fois, des aide-observateurs, au nombre de 480, venus en majorité des wilaya de Tipasa, Aïn Defla, Tissemsilt, TiaretDjelfa et Ouargla, seront ouverts sur les 13 communes que compte la wilaya de Ghardaïa. Tous les moyens pédagogiques, techniques et logistiques ont été mobilisés pour la circonstance. Même le centre de correction, fonctionnel et opérationnel depuis quatre ans a été doté de toutes les commodités, particulièrement la climatisation, eu égard aux rigueurs du climat, notamment lors de la période des grandes chaleurs. Un avion militaire pour transporter les candidats de Tamanrasset Quelque 5676 candidats, dont 2089 libres, et trois autres de l'établissement pénitentiaire, ont été appelés, dimanche, à passer l'examen du baccalauréat à Tamanrasset. Selon le directeur de l'éducation de la wilaya, Benhaoued Abdelkader, tout a été mis en œuvre pour que les compositions, qui auront lieu dans 19 centres d'examen, dont 12 à Tamanrasset, 5 à In Salah, un à In Ghar et un à Fouggaret Ezzoua, se passent au mieux et par ricochet vont garantir les meilleures conditions aux candidats. Des orientations ont été données aux chefs de centres pour que les épreuves se déroulent dans un climat serein et favorable, affirme M. Benhaoued, qui a tenu à rappeler qu'avant l'examen du bac, une réunion de coordination s'était tenue avec le staff de l'encadrement dans le but de donner les orientations nécessaires et s'assurer de l'application des instructions de la direction et des directives du ministère de tutelle. Le premier responsable de l'éducation à Tamanrasset a mis en exergue l'aspect psychologique des élèves pour lesquels des moyens humains et matériels importants ont été déployés. Le transport et la restauration des candidats sont également pris en charge, indique M. Benhaoued, ajoutant, en substance, que les élèves habitant les localités lointaines auront le choix de rester à l'internat ou de repartir chez eux chaque soir. Il faut signaler que les candidats issus de localités frontalières, dont 25 sur les 40 inscrits à Tinzaouatine (500 km à l'extrême sud de Tamanrasset) ont été transportés à bord d'un avion militaire à l'initiative des autorités locales. Une première dans les annales de cette wilaya, indique un syndicaliste de la direction de l'éducation, qui n'a pas manqué de louer les efforts de l'ANP, qui a mis de gros moyens pour réussir cette session d'examen qui sonne comme une sorte de défi pour le ministère de tutelle. Houria Alioua