La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a prononcé la rétrogradation en division inférieure (DNA) de l'équipe du CRB Aïn Fekroun suite à la rencontre CRBAF-AS Khroub (0-1), disputée le 6 mai dernier. C'est au terme d'une procédure disciplinaire visant des «violations présumées à l'éthique, à la morale et à l'intégrité du championnat, constituées par des arrangements et/ou tentatives d'arrangement de la rencontre CRBAF-ASK», indique la LFP dans un communiqué publié, hier, sur son site officiel. Ce verdict était prévisible après les déclarations du président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui avait dit : «Il pourrait y avoir de lourdes sanctions comme cela n'a jamais été fait depuis l'indépendance.» Depuis hier, c'est chose faite, sauf que la décision annoncée est loin d'être équitable. La commission de discipline de la LFP a sanctionné une équipe seulement alors qu'il est question dans cette affaire de «violations présumées à l'éthique, à la morale et à l'intégrité du championnat». Une équipe seule ne peut pas être l'unique coupable dans ce genre d'affaire. Derrière le terme d'intégrité du championnat et/ou de la compétition se cache le plus dangereux fléau du football algérien, à savoir la corruption. Si l'équipe de Aïn Fekroun a commis volontairement un acte que la morale réprouve, il y a bien un bénéficiaire, c'est-à-dire son adversaire qui plus est s'est miraculeusement sauvé des griffes de la relégation, et ce, au terme de la 96' de jeu. La commission de discipline de la LFP n'est pas allée au fond de l'affaire et de la logique. Mieux, elle a exécuté un exercice périlleux qu'elle seule pouvait réussir, à savoir, dribbler, tricoter, feinter, dégager en touche, noyer l'essentiel dans un long et fastidieux argumentaire où il n'y a nulle trace de référence aux articles du code disciplinaire sur lesquels elle se serait appuyée pour délivrer un verdict qui, sans nul doute, donnera lieu à un recours de la part du club concerné. L'affaire en elle-même est grave, personne n'en disconviendra, et elle semble avoir été traitée avec légèreté alors que l'opinion attendait des sanctions plus sévères à l'encontre de tous les acteurs qui ont avili l'image du football algérien. La Ligue de football professionnel a-t-elle tout dit ou pas assez de ce scabreux épisode de fin de saison ? L'avenir le dira. En attendant que le CRBAF épuise toutes les voies de recours, l'équipe est rétrogradée en DNA, le président est interdit d'exercer toutes fonctions en relation avec le football pendant 2 ans, avec proposition de radiation à vie, et le club écope d'une amende de 2 millions de dinars. Affaire à suivre.