Véritable malédiction que d'emprunter les routes de la wilaya de Ghardaïa, particulièrement dans ses deux tronçons entre El Ménéa vers le sud et Hassi Lefhel, à 125 km au sud du chef lieu de wilaya, où le macabre décompte des deux tiers des victimes est enregistré chaque année, toutes aussi sanglante les unes après les autres. Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que l'on enregistre un accident sur les très dangereuses routes de la wilaya de Ghardaïa. Axe mortel Et c'est encore une fois le tronçon maudit sur la RN1, entre El Ménéa et In Salah, sur ses 100 premiers très dangereux kms, craints par tous les voyageurs qui l'empruntent, qui continue d'allonger la longue litanie macabre endeuillant chaque jour des familles. Cette fois ci, avant-hier vers 9 heures du matin, à 70 kms à la sortie sud d'El Ménéa en direction d'In Salah, c'est la collision frontale d'une violence inouïe entre un semi remorque de marque Renault et un véhicule de marque Hillux double cabine qui a allongé la longue litanie macabre par trois autres victimes, tous occupants du véhicule Hilux, âgées entre 37 et 55 ans . Ce qui a nécessite l'utilisation de matériel de désincarcération par les éléments de l'unité secondaire de la protection civile d'El Ménéa pour extraire les dépouilles des 3 victimes, qui ont été déposées à la morgue de l'hôpital Colonel Mohamed Châabani d'El Ménéa. Les deux occupants du camion, âgés de 30 et 42 ans, assez gravement atteints ont été évacués vers les urgences médicochirurgicales du même hôpital. Une enquête, une énième, a été ouverte par la brigade de gendarmerie d'El Ménéa pour déterminer les causes exactes de ce drame. Antécédents Pour rappel, trois personnes, âgées de 18 à 67 ans, ont perdu la vie lors d'un premier accident survenu mercredi aux environs de 13 heures 30, à 20 kms avant d'arriver à Hassi Lefhel, au lieu dit Oued Khiar, entre deux véhicules 4x4, l'un immatriculé dans la wilaya d'Adrar (01) et l'autre dans la wilaya de Ouargla (30), le premier ayant à son bord 3 personnes et le second 2 personnes. Le choc frontal a été d'une telle violence que de l'amas des deux voitures, 3 corps inertes ont été difficilement extraits par les éléments de l'unité secondaire de la protection civile de Hassi Lefhel rapidement arrivés sur les lieux. Deux autres personnes dans un état grave ont été évacuées vers la polyclinique de Hassi Lefhel alors que les 3 dépouilles ont été déposées à la morgue de l'hôpital Colonel Med Châabani d'El Menéa. Presque au même moment et à moins de 15 kms de là, un autre accident a fait deux blessés graves, lorsque un véhicule 4x4 (encore un), de marque Mahindra, chargé de 15 quintaux de melons a dérapé et s'est renversé sur le côté de la route. Les deux occupants du véhicules blessés et dans un état grave, ont été évacués vers la polyclinique de Hassi Lefhel par les éléments de l'unité secondaire de la protection civile de la même ville. Pour les deux drames routiers, des enquêtes ont été ouvertes par la brigade de gendarmerie de Hassi Lefhel, à 125 Kms au sud de Ghardaïa, pour déterminer les causes exactes de ces accidents qui, à la veille du mois sacré de ramadan, endeuilleront encore des familles algériennes. Deux jours plus tôt, au chef lieu de wilaya, Ghardaïa, c'est un jeune serrurier de 23 ans (R.L.) , bien connu et très estimé , qui a laissé sa vie dans un des virages du côté de la palmeraie , exactement au niveau de l'arrêt de bus dit Cheikh Baba, lorsque sa moto a dérapé, l'entraînant dans un violent choc avec un véhicule de marque Chana qui venait en sens opposé. 2015, année macabre Trop, c'est trop, les autorités et les services de sécurité sont appelés à prendre toutes les mesures afin d'endiguer l'incessant flot de sang et de larmes résultant de plusieurs facteurs, dont le plus important est la responsabilité humaine. Faut-il rappeler que l'année 2015 a été particulièrement dramatique avec pas moins de 57 morts sur les routes de la wilaya de Ghardaïa ? Ce chiffre, sans cesse croissant, fait frémir tant la route continue, inexorablement, de faire des victimes. En effet, alors qu'en 2014 on dénombrait déjà l'effrayant chiffre de 40 décès sur les routes de la wilaya de Ghardaïa, voilà que les chiffres de 2015 sont encore plus sombres, révélant que malgré toutes les mesures prises, l'hécatombe continue. Si tout le monde s'accorde à dire que le facteur humain est en majeure partie responsable dans cette tragédie à ciel ouvert, l'état des véhicules, dont certains plus que trentenaires continuent à traîner leurs guimbardes, et surtout celui du réseau routier ont une importante part de responsabilité dans ce terrorisme routier. Ce qui fait dire à certains que l'insécurité routière s'est installée en maîtresse des lieux sur nos routes, ce qui n'est pas faux du tout. Le citoyen lambda s'étonne tout de même que malgré l'entrée en vigueur de nouvelles lois coercitives accompagnées de plusieurs campagnes de sensibilisation, la courbe macabre ne s'infléchit pas, bien au contraire elle prend l'ascenseur d'année en année. D'autres, par contre, ne se privent pas de dénoncer le laxisme affiché envers les chauffards et les passe-droits pour sauter les PV et récupérer les papiers retirés des contrevenants, sport national par excellence. C'est peut-être à ce niveau de complaisance criminelle qu'il faut s'attaquer pour infléchir la tendance, notamment au niveau des services du contrôle technique et surtout des commissions de retrait de permis de conduire. Revoir par ailleurs les modalités de passage et d'attribution du permis de conduire au niveau des autos écoles serait peut être un pas vers plus de rigueur et de mérite pour son obtention. Les pouvoirs publics sont interpellés pour prendre toutes les mesures nécessaires pour endiguer le phénomène et stopper l'hémorragie.