Selon la Banque mondiale, les réserves de change de l'Algérie ont «fondu particulièrement rapidement en raison d'une utilisation accrue de l'inflation, de la dévaluation de la monnaie et du financement des déficits fiscaux». C'est ce que relève le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) publié mardi sur les perspectives économiques mondiales. Le rapport classe ainsi l'Algérie à la 7e position parmi les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Il souligne que cette croissance, bien qu'au-dessous des prévisions (3,9%), «restera soutenue grâce à l'entrée en production de plusieurs projets gaziers et à la solidité de l'activité hors hydrocarbures». Pour les deux prochaines années, la BM prévoit une croissance du PIB «à des niveaux appréciables» mais légèrement en baisse, soit 3,1% en 2017 et 2,7% en 2018. Les indicateurs macroéconomiques publiés par l'institution financière révèlent, cependant, une situation déficitaire de la balance des paiements et du budget. Selon la BM, les réserves de change de l'Algérie ont fondu particulièrement rapidement «en raison d'une utilisation accrue de l'inflation, de la dévaluation de la monnaie et du financement des déficits fiscaux». Par ailleurs, l'institution de Bretton Woods a ramené ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 à 2,4%, par rapport aux 2,9% annoncés en janvier dernier. Cette décision s'explique par les taux de croissance anémiques enregistrés dans les économies avancées, la faiblesse persistante des prix des produits de base, l'atonie du commerce mondial et la diminution des flux de capitaux, a expliqué la BM. Selon le rapport, les marchés émergents et les pays en développement exportateurs de produits de base ont du mal à s'adapter à la faiblesse des cours du pétrole et d'autres produits essentiels, ce qui explique en partie cette révision à la baisse. La marge de progression escomptée dans ces économies est d'à peine 0,4% cette année, soit 1,2 point de pourcentage de moins que les chiffres annoncés en janvier dernier. «Ce ralentissement démontre l'importante nécessité pour les pays d'appliquer des politiques qui favorisent la croissance économique et améliorent les conditions de vie des personnes vivant dans une pauvreté extrême», a indiqué le président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Pour lui, «dans ce contexte de croissance anémique, l'économie mondiale est exposée à des risques majeurs, comme une plus forte contraction des grands marchés émergents, une grande variabilité du climat des marchés financiers et la stagnation des économies avancées». En effet, en Europe et en Asie centrale, le ralentissement continu de l'économie russe plombe la croissance dans la région, qui devrait s'établir à 1,2% en 2016, soit 0,4 point de pourcentage de moins que dans les perspectives de janvier. A l'exception de la Russie, la région devait enregistrer un taux de croissance de 2,9%. Pour la partie orientale de la région, les prévisions ont été revues à la baisse par rapport aux chiffres de janvier dernier, alors que les pays s'adaptent au fléchissement des prix des produits pétroliers. Dans la partie occidentale de la région, l'activité économique devrait être marquée par une légère embellie dans la zone euro et un accroissement de la demande intérieure à la faveur de la baisse des prix des carburants.