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Programme de sauvegarde de la nation algérienne , 2ème partie et fin
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Publié dans El Watan le 12 - 06 - 2016

La refondation de l'économie, c'est le passage d'une économie de rente atteinte de la malédiction des ressources à une économie compétitive qui assure la protection des individus et un développement individuel et collectif harmonieux.
Ce passage se réalisera par un programme complet pour mettre en place cette économie de développement qui s'appuiera sur une politique rigoureuse et efficace de transformation du capital naturel non renouvelable (les hydrocarbures) en un capital humain générateur de flux de revenus stables et durables.
Cette politique comprend notamment la réallocation d'une partie significative des investissements excessifs actuels dans les infrastructures vers des investissements ciblés dans le secteur productif de biens et de services (agriculture, industries, TIC, services, tourisme…), mais surtout des investissements de plusieurs milliards de dinars dans les ressources humaines (éducation, savoir, compétences…), afin de promouvoir une génération d'entrepreneurs possédant la capacité de leadership, la moralité, l'intelligence et le jugement, et de former des cadres gestionnaires à tous les niveaux dans les entreprises et l'administration. La relève des cadres dirigeants partant à la retraite doit être assurée en urgence par le biais d'ambitieux programmes de formation et de promotion de la relève, pour compenser la trêve remarquée pendant deux décennies dans la formation des cadres.
La décentralisation de la décision d'investissement sera assurée par le lancement de quinze pôles régionaux d'investissement et de développement, avec la mise en place de tous les instruments nécessaires à l'investissement : fonds d'investissement, banques d'affaires, bureaux d'études… Le tout démarrera par une monographie de chaque région pour y définir les secteurs prioritaires.
Cette stratégie de développement économique sera complétée par la mise en place d'une véritable politique sociale moderne à même de mobiliser tous les citoyens autour d'une approche axée sur la lutte contre la pauvreté, la préservation de l'environnement et la justice sociale. Cette politique sociale n'est pas la charité. Elle consiste en une stratégie globale contre la marginalisation en encourageant la participation des couches actuellement défavorisées à l'essor économique.
Elle passe par un investissement massif dans la santé, l'éducation, les autres services sociaux, afin de libérer le gisement de créativité et de participation économique de nos concitoyens complètement marginalisés aujourd'hui. Le dialogue économique et social avec tous les partenaires dans le secteur économique, les syndicats des travailleurs, de professions et des agriculteurs, les associations concernées, jouera un rôle primordial dans la définition d'un programme complet de politique sociale moderne et tournée vers l'avenir, avec une redéfinition des priorités dans la part du revenu national redistribué et des mécanismes actifs de partage équitable des bénéfices du développement économique et social.
Cette stratégie débouchera sur l'assurance pour tous les Algériens d'un niveau de vie de bonne facture, fruit d'un pouvoir d'achat conséquent grâce à une rémunération salariale en adéquation avec le coût de la vie d'une part, et l'effort de chacun d'autre part.
La promotion des compétences nationales, c'est la sortie impérative de la situation actuelle où les compétences, notamment le million et demi d'universitaires, quittent en masse le pays, se détournent de leur vocation première pour se lancer dans l'enrichissement par tous les moyens, ou se désintéressent de la gestion de leur pays.
Ce programme ouvrira l'espoir de mobilisation durable pour leur permettre de prendre toute la place qui leur revient dans l'élaboration des lois, la gestion et la contribution au développement du pays.
La maîtrise de la numérisation concerne l'utilisation de façon organisée et planifiée des Technologies de l'information et des communications (TIC) pour la maitrise de la vitesse nécessaire pour réaliser toutes les opérations ayant rapport avec la gestion des projets de développement. Notre siècle est sans conteste celui de la révolution numérique au même titre que le siècle passé a été celui de la révolution industrielle que notre pays a ratée du fait de la colonisation qui l'a empêché d'y prendre part. En outre et en sus d'être le siècle de la numérisation, celui-ci sera celui de la communication. La maîtrise par nos citoyens de l'outil numérique permettra à notre nation d'être au diapason de ce qui se fait dans le village planétaire qu'est devenu le monde.
La priorité de l'amélioration des comportements individuels et collectifs concerne tous les maux sociaux allant de la lutte contre la corruption, les passe-droits, la lutte contre le gaspillage, l'absentéisme, le népotisme, l'opportunisme, le laisser-aller, l'incivisme, le manque d'éducation citoyenne… Autrement dit, la construction d'une société qui repose sur les valeurs, les lois et les règles saines, où les individus se font confiance lorsqu'ils interagissent, où la bonne éducation et le travail sont des atouts de la réussite sociale et individuelle, où la justice prévaut, où la malhonnêteté, le vice et la brutalité sont proscrits comme mode de progression dans la sphère publique et combattues et dénoncées dans la sphère privée.
De même, l'installation d'un nouveau système de transparence dans la gestion des affaires publiques. Ce système sera mis en place graduellement avec le souci maximum de pédagogie pour permettre à tous de s'y adapter progressivement et à s'y conformer au-delà d'une période de grâce suffisante.
Ce n'est qu'après la période de grâce, clairement affichée, que des institutions performantes et non des individus quel que soit leur niveau dans la hiérarchie de la nouvelle gouvernance, mettront un terme aux défaillances de ceux qui refusent de se conformer aux nouvelles règles de transparence dans la gestion des affaires. La garantie du traitement équitable sera assurée pour tous, dans le seul respect de la loi.
Les composantes de la personnalité algérienne seront des facteurs de renforcement de l'unité nationale, où la société sera fière de son histoire et de son attachement à sa civilisation et son appartenance. De même, l'ouverture sur les vérités de l'heure, prenant en compte les moyens du progrès et de la prospérité. Aussi, rendre visible et vivant le socle culturel et identitaire algérien dans les programmes de formation ; créer un environnement culturel dans toutes les villes et villages algériens.
Les politiques sectorielles de développement : l'agriculture, l'industrie, l'économie des services, le tourisme, les infrastructures, l'énergie. Elles auront pour socle et conditions nécessaires :
Premièrement, la libération des initiatives et des énergies des entrepreneurs algériens par la mise en place d'un ensemble de textes juridiques codifiant les droits et les devoirs de chacun envers la société et ce que le pays attend d'eux en matière de contribution à l'épanouissement et au bien-être de ses citoyens.
Deuxièmement, des mécanismes plus réalistes, moins contraignants, moins décourageants, moins propices aux manœuvres frauduleuses qui ont cours de nos jours en matière d'accès aux financements.
Troisièmement, l'interaction complémentaire, la collaboration nécessaire entre les laboratoires d'universités, avec tous les secteurs de l'économie, ouvrant ainsi le champ aux innovations et aux inventions.
La politique de soutien à l'agriculture se fera en direction de l'augmentation des surfaces agricoles, sylvicoles et des surfaces de pâturage selon une approche différenciée par région.
Au Nord, il s'agit surtout de protection des parcelles agricoles contre le développement urbain anarchique. Par ailleurs, un reboisement massif sera entrepris, notamment à l'intérieur des grandes agglomérations, le long des axes routiers, dans la plantation de ceintures vertes autour des villes et sur les pentes des collines et des montagnes.
Dans les hautes plaines, un effort majeur sera fait en termes de reboisement (notamment en arbres fruitiers) et de replantation des cultures traditionnelles protectrices des sols et faiblement consommatrice en eau (alfa, tabac, oliviers, vigne sur les coteaux dans une moindre mesure). Les surfaces agricoles perdues face à l'avancée du désert seront revitalisées.
Enfin, dans le sud du pays, la surface agricole utile sera étendue de manière raisonnable dans deux directions.
D'abord, un soutien de l'Etat sera apporté aux exploitations familiales dans les oasis afin de préserver les périmètres agricoles, puis les augmenter.
En priorité, ces parcelles seront allouées aux populations rurales de la région, mais de nouveaux agriculteurs auront également l'occasion de s'installer dans les oasis élargies.
Ensuite, des exploitations de taille moyenne ou grande seront lancées dans des terres à défricher et à valoriser. Cela permettra à une nouvelle génération d'agriculteurs mieux formés, de s'installer à leur compte avec des perspectives de revenus intéressantes et de participer à la politique agricole d'ensemble du pays. De même, des sociétés agro-industrielles pourront se développer en se lançant dans la production d'agrumes ou de fruits pour le marché national ou l'exportation.
Dans les régions montagneuses du nord et dans les oasis du sud, il y aura des encouragements à la mise en place de coopératives afin de regrouper les moyens et d'agrandir les surfaces cultivées donc les rendements.
Dans les hautes plaines et les terres agricoles données en concession sur les nouvelles terres, il y aura des propriétés individuelles ou des propriétés d'entreprises agricoles ou agro-industrielles intégrées propices à des investissements plus lourds.
Pour le reste, le modèle restera celui de la propriété individuelle, qui devra atteindre une taille minimale pour procurer suffisamment de revenus à ses exploitants
L'augmentation des rendements et la disparition de la jachère reposent sur l'amélioration du niveau technique des agriculteurs (via la formation de tous les agriculteurs, notamment ceux de moins de 50 ans et une aide à effectuer des projections raisonnables sur les besoins et les cours des marchés) et l'utilisation de méthodes plus scientifiques de travail : parcours techniques adaptés à la réalité du terrain, une intensification de l'usage des engrais et des pesticides en utilisant des produits respectueux de l'environnement, une mécanisation accrue grâce à la mise en place de coopératives et de sociétés spécialisées dans la location des machines agricoles et le leasing bancaire, des fermes où se pratiquent la sélection génétique, une alimentation optimisée et une intensification de la production et une utilisation généralisée de l'imagerie satellitaire afin de déterminer les zones et les quantités d'eau et d'engrais à utiliser partout sur les terrains agricoles.
Les techniques traditionnelles de culture et de mise en jachère seront abandonnées avec l'amélioration du niveau technique des agriculteurs.
Le premier axe de la réorientation de la production agricole et animale sera un programme de sécurité alimentaire pour quelques produits stratégiques (blé, lait, viande blanche, œufs, agrumes) qui sera mis en place dans les régions les plus favorables en termes de terres, de surfaces et de disponibilité de l'eau.
Cette réorientation vers les cultures et les productions animales à forte valeur ajoutée avec l'assistance des spécialistes algériens et internationaux se fera ainsi : au nord, les terres seront spécialisées dans des productions compatibles avec des surfaces modestes (plantations d'agrumes, légumes, vignobles, élevage de volaille), la proximité avec les agglomérations (produits frais, laiteries de bovins) et des productions spécifiques à forte valeur ajoutée sur les terres qui s'y prêtent (fleurs, plantes médicinales, essences de parfum) ; dans les hautes plaines, en dehors des surfaces consacrées aux céréales dans les zones à fort rendement, l'accent sera mis sur les agrumes, la viticulture, les oliviers, le tabac, l'alpha et les productions caprine et ovine ; dans le sud, il faudra revivifier les cultures variées en palmeraies, les oliviers, productions camelines et les productions sous serres dans les nouvelles parcelles ; enfin, dans les zones montagneuses, l'agriculture sera recentrée sur l'exploitation des essences de bois précieux d'Afrique du Nord, les plantes médicinales, la culture d'olive et d'huile, les fruits secs, le miel, les volailles, les chèvres et quelques fermes de bovins (lait et fromage).
En parallèle, des campagnes et mesures seront prises pour changer les habitudes alimentaires de notre pays (diminuer la consommation de céréales pour les humains et les animaux, passage au lait de chèvre, de brebis ou de chamelle plutôt que le lait de vache, viande d'agneau plutôt que viande de bœuf).
Il s'agit de rendre l'Algérie moins dépendante de l'étranger et de trouver des substituts à ces produits qui reviennent globalement très cher à la collectivité et qui peuvent être aisément remplacés afin d'assurer nos besoins nutritifs.
La politique de soutien à l'industrie a pour objectif premier le développement des secteurs où l'Algérie peut exploiter des avantages comparatifs et assurer une large intégration de la valeur ajoutée en Algérie.
Les premières filières à favoriser par une politique économique de soutien direct et indirect seront celles disposant d'avantages comparatifs naturels et de dotations factorielles importantes pour l'Algérie : énergie grâce aux hydrocarbures, soleil et vent pour l'énergie renouvelable, métaux (fer, charbon, phosphates, métaux précieux et rares), alfa, agrumes, dattes, oliviers, quelques essences de bois et pêche. La vision de politique industrielle déployée dans les années 60' et 70', notamment dans les industries lourdes, doit être reprise et adaptée aux nouvelles réalités du monde (ouverture des marchés, attraction des investissements et de la technologie étrangère pour assurer le décollage).
Ainsi, une large palette d'industries consommatrices d'énergie en aval des hydrocarbures bénéficiera d'une véritable politique industrielle. Les premiers secteurs identifiés sont les suivants : pétrochimie jusqu'à la pharmacie, chimie lourde et fine et les engrais ; papier, carton, emballage ; sidérurgie et transformation des métaux lourds (aluminium et dérivés, sidérurgie) jusqu'à la production de composants automobiles, aéronautiques et les industries de défense, industries navales, etc ; bâtiment (agrégats, béton, ciment).
De même, des segments d'industrie agroalimentaires seront développés. La stratégie industrielle consistera d'abord à structurer ces secteurs en canalisant des investissements de long terme importants : ces industries comporteront des grandes sociétés nationales et leurs filiales, des joint-ventures avec des sociétés étrangères de renom et de gros groupes privés algériens ayant une capacité d'investissement importante et en mesure de développer le savoir-faire technologique indispensable. L'objectif spécifique des entreprises algériennes existantes ou à créer sera d'atteindre une large intégration de la valeur ajoutée en Algérie, de reconquérir des parts de marché national et, pour les sociétés algériennes les plus importantes, d'entamer une internationalisation, une vraie stratégie de long terme de conquête raisonnable de marchés extérieurs, notamment dans la région.
Les entreprises algériennes, publiques ou privées, actives de la production de ressources naturelles jusqu'à celles de produits finaux transformés à forte valeur ajoutée seront restructurées en des groupes puissants, dotés d'une stratégie ambitieuse, avec des départements d'engineering et d'une capacité de recherche et développement afin de maintenir une certaine capacité d'innovation. Ces entreprises déploieront également des partenariats avec des firmes internationales.
Au cours des premières années, l'Etat aidera les entreprises algériennes existantes dans les branches de la pharmacie, des biotechnologies et de l'industrie médicale à se développer et à élargir leur gamme de produits et à couvrir une partie plus importante des besoins nationaux ainsi que d'augmenter la part de la valeur ajoutée produite en Algérie.
Une politique incitative en matière de production de médicaments génériques sera également mise en place par des partenariats avec des entreprises internationales à la recherche de nouveaux partenaires.
Avec le renforcement de nos universités et la présence d'un fort contingent de biologistes et chimistes travaillant à l'étranger et dans le pays, nous espérons voir également éclore une capacité nationale dans les biotechnologies.
Dans le secteur de la production de pétrole, de gaz et d'électricité autour de Sonatrach et de ses filiales, seront créés ou renforcés les services pétroliers de pointe (recherche sismique, forages, maintenance de puits) et d'une chaîne complète allant de l'engineering à la production d'équipements, à la construction de centrales et à la maintenance dans les domaines des centrales électriques, du dessalement d'eau de mer, des gazoducs et oléoducs.
Le développement d'une économie de services s'appuiera sur le potentiel économique majeur de l'Algérie dans ce domaine du fait des changements de mode de vie (urbanisation, vieillissement de la population, nouveaux modèles de consommation et aspirations des individus), de la proximité avec l'Europe, des besoins en services de soutien de nos entreprises et du formidable potentiel inexploité de nos universités.
Le potentiel des services est à développer à la fois en termes de contribution au revenu national, mais surtout en termes de création d'emplois. L'approche consistera à développer tous azimuts les différents types de services pour assurer un haut niveau de tous les secteurs. L'Algérie deviendra, ainsi, un gros producteur de services aux entreprises en misant sur des entreprises spécialisées multiservices de qualité et très professionnelles. Des plateformes seront créées à proximité des universités dans les deux domaines suivants : principalement les services informatiques, les call-centers, les services de back-office comme la comptabilité ou les traitements de factures. De même la sous-traitance (études de marché, engineering, marketing, ressources humaines, services juridiques, analyses biologiques, traitement des images).
Pour y parvenir, l'Etat a un grand rôle à jouer en facilitant la mise en place d'entreprises nationales en partenariat avec des entreprises étrangères afin de proposer des services de qualité et bon marché, en mettant en place une législation favorable au recours à ces services par les entreprises algériennes (ce qui permettra à la fois d'améliorer le niveau de prestation de service pour ces entreprises et d'alimenter une demande importante), en encourageant fortement les jeunes diplômés à se lancer dans ces secteurs en début de carrière.
L'Algérie doit également prendre sa place dans l'industrie du savoir, notamment dans des segments encore relativement peu concurrentiels et des niches adaptées à la situation de notre pays (traduction de livres en arabe, littérature enfantine, livres électroniques, services de numérisation et de bases de données).
Le secteur de la gestion immobilière représente un potentiel très important. Il se développera grâce à une restructuration de la chaîne de l'immobilier qui définira les différents rôles que peuvent jouer des entreprises ainsi que leurs obligations.
Un potentiel important en matière d'emplois et d'amélioration de la qualité de vie se trouve dans les services aux personnes. Dans ce domaine, l'Etat a un grand rôle à jouer afin de structurer le secteur : il s'agit de rendre solvable la demande (incitations fiscales), de créer un réseau d'entreprises, de coopératives, de crèches et d'associations efficaces (utilisation de portails internet, soutien à la formation professionnelle permanente, accès aux financements bancaires, subventions des collectivités territoriales) et de protection des travailleurs (salaire décent, protection sociale, formation professionnelle et académique en parallèle de leur travail pour leur assurer une promotion sociale, plans personnalisés ou collectifs d'épargne, logements sociaux pour favoriser la mobilité géographique).
Des programmes spécifiques seront mis en place avec les ministères concernés pour favoriser les métiers de garde d'enfants, de femmes de ménage pour les foyers dont les femmes travaillent, d'infirmiers à domicile, de personnels dans les crèches, notamment dans les grandes entreprises.
L'Algérie doit devenir une puissance régionale dans le domaine de l'éducation, c'est-à-dire faire en sorte que le secteur, au-delà de sa mission de service public, joue un rôle important dans l'économie marchande du pays.
L'Algérie a les moyens de développer le secteur des arts et de l'artisanat, notamment à travers l'extraordinaire patrimoine gastronomique, architectural, en bijoux, vêtements, en objets de décoration que nous possédons dans nos villes et nos musées. Ce secteur deviendra un important pourvoyeur de revenus de valeur ajoutée et d'emplois pour le pays.
Avec la libéralisation des médias, une véritable industrie de l'information pourra être créée.
La structuration sera cruciale pour permettre aux médias de prospérer et de rester indépendants et neutres des pouvoirs économique, politique ou des puissances étrangères en remplissant leur devoir vis-à-vis de la collectivité en matière d'éducation et d'information.
L'Algérie avec son histoire, sa culture et ses paysages a également un gros potentiel en matière cinématographique.
Au-delà de la satisfaction des besoins nationaux dans ces domaines, cette politique en direction de la production médiatique de qualité permettra également de vendre l'image de marque du pays à l'étranger et de participer ainsi à en faire un pays attractif pour le tourisme et les investissements étrangers. Avec sa population jeune et l'importance de la famille, l'Algérie dispose d'un grand potentiel dans le secteur des loisirs et du sport.
Pour cela, il faut combiner une action publique forte en termes d'accès aux sports de masse et de gestion des sites culturels, et l'émergence d'entreprises composées de professionnels pour gérer des installations sportives (salles de sport, pistes de ski, sports nautiques) ou des sites de loisirs (parcs d'attractions, complexes cinématographiques, jeux d'arcades).
A nouveau, l'Etat à tous les niveaux (administration centrale, collectivités territoriales) déploiera une politique cohérente pour favoriser l'émergence de cette industrie : formations, partenariat international pour faire venir des entreprises qualifiées au niveau international, notamment pour les parcs à thème, financement et incitation économique et protection de la propriété intellectuelle.
1- Le développement du tourisme.
Le tourisme est la résultante des activités de différents secteurs. Son développement passe par la refondation de l'économie, la refondation de l'Etat, l'amélioration du fonctionnement des institutions et des comportements des gens. Le tourisme a besoin d'une administration publique qui possède la capacité de protéger les biens et les personnes à tout instant et en tous points du territoire national pour le pays le plus vaste d'Afrique. Le tourisme a besoin de sécurité routière, ce qui signifie des infrastructures de qualité, mais aussi un code de la route respecté et respectable. Le tourisme peut être motivé par des besoins d'émancipation culturelle. L'Algérie possède plus de quinze musées de dimension nationale et dix parcs nationaux. Le tourisme peut être motivé par des attraits de l'artisanat. Il peut être motivé par des besoins de santé : tourisme thermal et d'ensablement dans les dunes de sable au sud du pays. Il peut être motivé par des considérations de loisirs.
2- Le développement des infrastructures.
Le secteur de la construction et des travaux publics sera un des fers de lance de l'industrie algérienne compte tenu de la croissance démographique algérienne et la résorption du déficit en logements, ainsi que les besoins en infrastructures nouvelles et en maintenance des infrastructures existantes.
La production algérienne bénéficie d'avantages compétitifs significatifs dans ce domaine du fait de la forte consommation en énergie dans le secteur de la construction (cimenteries, production d'aluminium, de fer) et de la présence des matières premières en abondance (fer et minéraux comme l'argile, le marbre, les pierres de taille).
La relance du secteur de la construction touchera à la fois les entreprises publiques et les entreprises privées. Les quelques constructeurs existants auront un rôle clé à jouer au cours des premières années. L'Etat les renforcera par un soutien à leur restructuration sur les plans humain et organisationnel (bureaux d'études, capacités de gestion de projets en organisant les différents corps de métiers, laboratoires internes).
Ensuite, ils seront aidés à franchir des paliers en termes de taille et de complexité des projets mis en œuvre par le biais de la commande publique, de l'association avec des partenaires étrangers et d'une politique de prix incitative et réaliste. Très vite, des réseaux de sous-traitants s'établiront sur tout le territoire et d'autres entreprises verront le jour et qu'il faudra accompagner dans leur développement.
Un potentiel important dans des petites sociétés spécialisées à haut niveau technique (maçonnerie, ferronnerie, carrelage) sera développé avec la formation professionnelle, des partenaires étrangers, des financements appropriés et la commande publique.
De même, la nécessité de faire face à la pénurie prévisible d'énergie.
L'énergie est un levier principal de développement et un facteur de bien- être social.
L'exploitation irresponsable des sources d'énergie non renouvelable (consommation intérieure et exportation des hydrocarbures) est en voie de mener le pays vers la pénurie énergétique.
L'impasse est là, prévisible et même visible : une augmentation accélérée de la demande intérieure d'énergie, des exportations élevées par rapport à notre potentiel d'exploitation, une production en baisse et une utilisation irrationnelle des revenus financiers générés par les exportations.
L'Algérie est parmi les pays qui disposent du taux d'ensoleillement le plus élevé dans le monde, ce qui lui permet de construire une compétence distinctive dans l'exploitation des sources d'énergies renouvelables.
Cette exploitation concernera la production de masse centralisée et la production décentralisée de proximité.
Pour la production de masse centralisée, dans le sud du pays, la technologie des centrales thermodynamiques est retenue.
Pour la production décentralisée, c'est le photovoltaïque qui est retenu. Les équipements seront produits par le secteur privé en petites et moyennes entreprises pour la création d'emplois, la maîtrise et le développement de cette technologie et la démocratisation de l'utilisation des panneaux voltaïques.
Par exemple, dans le sud, les consommateurs seront encouragés à utiliser les panneaux pour les besoins de la climatisation grâce à un soutien approprié de l'Etat. Ainsi sera réduite la consommation d'électricité avec un plus grand confort et autonomie des consommateurs et moins de dépenses.
De même, la maîtrise des autres technologies, l'éolien, la géothermie et la conversion d'hydrogène.
L'Algérie développera ainsi une avancée technologique dans les énergies renouvelables.


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