Les résidants de cette cité ont un sentiment de laissés-pour-compte et dénoncent un cadre de vie déplorable qui dure depuis 13 ans. Les habitants des 232 logements promotionnels, cité ex-EPBTP de Béjaïa, vivent une situation déplorable depuis 13 ans du fait de l'inachèvement des travaux de leur quartier. Selon les acquéreurs, qui sont au nombre de 600, «l'entreprise a livré une partie du programme des 232 logements sans voirie ni réseaux divers (VRD) et une partie des immeubles a été réceptionnée sans électricité, ni gaz, ni eau. Un autre programme qui renferme cinq blocs est toujours en chantier». Dans une déclaration rendue publique, ils énumèrent des lacunes dans la réalisation de la cité, dont les logements ont été livrés à titre provisoire. Ils décrivent, également, des conditions sociales et une vie intenable dans cette «cité-chantier». «Le quartier est dans un état de perpétuel chantier. Il est dépourvu des conditions minimales de vie, telles que l'accessibilité, un réseau d'assainissement, l'éclairage public et l'aménagement de la cour qui s'inonde à la moindre goutte de pluie», écrivent les membres de l'association du quartier. Les plaignants ajoutent que les locaux commerciaux, abandonnés, sont devenus le lieu de prédilection des animaux nuisibles. L'absence d'un réseau d'assainissement fiable et la prolifération de rongeurs expose, en effet, la santé des habitants à des maladies. Afin de régler ce problème, les acquéreurs, organisés en association, ont frappé à toutes les portes. «Nous n'avons pas cessé d'interpeller les responsables depuis 2007, notamment les successifs Pdg de l'EPBTP jusqu'à 2010», regrettent-ils. Découragés, les citoyens ont décidé d'améliorer un tant soit peu leur cadre de vie en puisant dans leurs poches. «Nous avons payé le branchement d'électricité de la cité ex-EPBTP et d'autres acquéreurs ont acheté avec leur propre argent des matériaux de construction pour achever les parties communes», racontent-ils. Pourtant, l'entreprise réalisatrice ne peut pas sortir l'argument de la faillite financière puisque cette dernière, précisent les protestataires, «a bénéficié d'un assainissement financier de l'Etat, en plus de cela, le recouvrement de l'ensemble des créances et la vente des logements et locaux restants permettra de renflouer les caisses du promoteur et d'achever les travaux». Par ailleurs, les acquéreurs attendent toujours la promesse du wali qui consiste en l'envoi d'une commission «représentée par la direction du logement et de la DUCH pour faire un diagnostic précis, avant de décider des aides qu'il pourrait apporter aux citoyens de la cité».