Lancé en décembre 2005, le projet de 70 logements sociaux participatifs (LSP) implanté au quartier de l'ex-caserne, sur les hauteurs de la ville d'Akbou, traîne encore pour des raisons purement techniques. En effet, bien que la construction des immeubles en question soit pratiquement achevée, les travaux de voirie et réseaux divers (VRD) semblent être renvoyés aux calendes grecques. Outre le branchement aux réseaux d'assainissement, d'électricité, de télécommunications, d'eau potable et d'adduction de gaz de ville, les travaux d'aménagement urbain constituent un autre chantier mis en veilleuse. Ne pouvant rester dans l'indifférence face à une telle situation, les acquéreurs, des enseignants pour la plupart, n'ont jamais cessé d'interpeler les deux promoteurs chargé de la réalisation du projet. Ces derniers, n'ayant pas pu livrer ces logements dans les délais impartis, n'ont rien trouvé de mieux que d'imputer la responsabilité de ce retard flagrant aux différents organismes de l'Etat (Sonelgaz, ADE, Dlep, APC…). Afin de mieux se prendre en charge, les acquéreurs, qui se sont acquittés de leurs obligations, ont décidé de s'organiser en association, dont l'assemblée générale constitutive a été tenue samedi dernier, sur les lieux mêmes du chantier. À noter que le bureau provisoire de l'association naissante a déjà saisi le wali de Béjaïa et le chef de daïra d'Akbou, à travers une requête, leur demandant d'intervenir en vue de permettre l'achèvement rapide des travaux de VRD qui s'éternisent sur le terrain. “Notre situation est plus qu'alarmante, du fait que nous avons payé des logements que nous n'habitons pas encore. Pis encore, nous avons déjà commencé à rembourser nos dettes contractées auprès de la Cnep, alors que nos logements ne sont pas encore prêts. Sans parler des frais de location dont s'acquitte mensuellement la majorité des acquéreurs. Nous vivons vraiment un calvaire. Mais jusqu'à quand ?” nous dira Samir Rabhi, président de ladite association. Selon notre interlocuteur, les souscripteurs ne sont pas prêts à se laisser faire. “Nous allons user de toutes les voies réglementaires, quitte à fermer la route nationale, pour arracher notre acquis. Certains d'entre nous pensent déjà à la solution radicale qui consiste à squatter ces logements qui nous reviennent de droit”, a-t-il conclu d'un ton menaçant.