De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La wilaya de Bouira a bénéficié de plusieurs programmes de logement, destinés selon différentes formules à régler la crise du logement dans la région. Cependant, si quelques projets affectés à des entreprises dans le cadre des différents programmes de réalisation du logement social participatif peinent à être achevés dans les délais, certains quotas de logements de ce type sont livrés à leurs acquéreurs dans un état déplorable et des conditions problématiques. Ce qui fait que les promesses faites par les pouvoirs aux acquéreurs (logements finis, en toute propriété et clés en main) semblent n'être que de simples paroles en l'air. En effet dans une requête envoyée dernièrement aux autorités locales, aux services de sécurité, au chef de gouvernement et au ministre de l'Habitat, par des acquéreurs de la cité des 60 LSP réalisés par l'ETB Damou, au niveau du quartier Haï-Thaoura dans la ville de Bouira, ils énumèrent toutesles irrégularités constatées dans la réalisation ou dans la délivrance des actes et des documents administratifs qui vont permettre à ces derniers de jouir de leurs nouvelles habitations. Selon les auteurs, des pressions leur sont exercées de la part de l'entrepreneur qui les somme de payer des sommes d'argent en contrepartie du PV de remise des clés, les menaçant d'expulsion des logements qu'ils occupent depuis l'été dernier. Par ailleurs, ces derniers demandent aux autorités d'exiger de l'entrepreneur de régulariser la situation d'autres bénéficiaires contraints d'habiter de force les logements qui leur revenaient et ce, à la suite du refus de l'entrepreneur de leur délivrer les contrats de vente sur plan. Les signataires ont endossé la responsabilité à la DLEP et à la Duch qui faisait partie, en 2009, d'une commission d'enquête chargée par l'ex-secrétaire général de la wilaya et sur ordre du wali de Bouira, pour enquêter sur les doléances soulevées par les bénéficiaires. Par ailleurs, la même année et lors d'une réunion tenue pour l'examen de la situation du programme LSP, les représentants de ces deux directions avaient souligné un ensemble d'irrégularités qui ont été constatées sur le terrain. Parmi celles-ci, les problèmes liés à la prise en charge des travaux VRD et ceux des réseaux AEP, assainissement et électricité; le certificat de conformité n'est délivré à l'entreprise qu'après constatation de la viabilité et de l'habitabilité du site, mais il se trouve que sur le terrain la direction de la Duch a relevé un ensemble de dépassements (des modifications sur plans, des commerces réalisés en double niveau et des services construits sans l'autorisation du comité technique de la wilaya et des piétinements sur les voies publiques). Alors que dans le cas des bénéficiaires des 60 logements LSP, la requête indique que les logements sont réalisés sans le respect des plans initiaux et ne sont pas achevés comme le stipule la réglementation, notamment les aménagements extérieurs et la non-installation du réseau AEP. Les plaignants ajoutent que, malgré les manquements, l'entreprise aurait pu obtenir son certificat de conformité. Pour mettre fin aux dépassements qu'ils ont soulevés, ces derniers ont demandé aux autorités supérieures d'envoyer une commission pour faire la lumière sur toutes les irrégularités de la part dudit entrepreneur. Dans la localité de Aïn Bessam, située à 25 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, des citoyens déclarés bénéficiaires de 50 logements LSP par le FNPOS attendent toujours la construction de leurs logements. Dans une correspondance adressée aux autorités locales, ces derniers indiquent être détenteurs de décision de bénéficiaire depuis l'année 2010, mais ils ne voient rien venir, du fait qu'il n'y a aucun projet lancé dans ce sens et qu'aucune assiette de terrain n'est réservée pour le moment à ce projet. En attendant la réaction du wali, les plaignants ont indiqué que la direction régionale du FNPOS sise à Tizi Ouzou leur a indiqué que le non-démarrage des travaux pour ce projet est dû au manque d'assiette foncière.