L'Erma dont les missions sont la maintenance et la réalisation de l'éclairage public entend se redéployer davantage. C'est à tout au moins l'annonce faite par son directeur Boudali Miloud. Toutefois, l'établissement, gérant plus de 60 000 points lumineux, né de la dissolution en 1995 du CPVA, en a-t-il les moyens ? Rien n'est moins sûr. Remarquant l'incurie caractérisant la gestion dans la capitale, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, n'a pas ménagé ses subordonnés. Tout en reconnaissant ce constat, M. Boudali dira que c'est une gageure de vouloir tout prendre en charge. « Le budget de 2 milliards de dinars que l'on consent à nous octroyer est infime quand on sait que cette somme représente la totalité des coûts de l'éclairage pour Sonelgaz », insiste-t-il en rappelant que des pertes furent enregistrées par l'Epic. Pour la seule année 2005, des préjudices s'élevant à plus de 4 millions de dinars ont été enregistrés dans ces actes de vandalisme. Les lieux les plus touchés sont Oued Smar et les localité de Aïn Allah et de Dély Ibrahim. D'autres intervenants de la wilaya font que le travail de l'Erma ne soit pas une sinécure. Pour étayer ses dires, M. Boudali citera l'éclairage du tunnel de Oued Ouchayah qui nécessite pas moins de 600 points lumineux. Le marché a été confié à une société privée, laquelle a soumissionné avec une offre moins onéreuse. Après que le contrat avec la société privée eut été résilié pour des raisons de coût, l'Erma en assurera dorénavant la maintenance. Néanmoins, M. Boudali a assuré que des efforts ont été fournis. « Seules 21 communes étaient couvertes par le dispositif de l'ex-CPVA mais après notre installation, 7 autres soumises à la TAP ont été intégrées. Aussi, des unités travaillant en étroite collaboration avec les services de 10 circonscriptions administratives (CA) ont été mises sur pied dans le cadre de la décentralisation de nos services », insiste-t-il en affirmant qu'il importe de se redéployer dans les cités populaires abandonnées, « en cours de recensement » pour espérer sortir de l'ornière. Afin de rendre la capitale plus « blanche », des expertises étrangères ont été sollicitées. Les Lyonnais, connus pour leur savoir-faire dans le domaine de l'éclairage, ont signé, en avril dernier, une convention avec la wilaya d'Alger. L'expertise à laquelle ont pris part ces Français s'articule autours de deux axes, assure notre interlocuteur. Il s'agit de la réhabilitation de l'hyper centre de la capitale et la prise en charge du patrimoine architectural conséquent dont celle-ci dispose en le mettant en valeur. Des immeuble le sont déjà comme Ketchaoua, la Grande Poste et Djamaâ El Kebir. Aussi, un « plan lumière » a été initié par la wilaya d'Alger sous l'impulsion de son premier responsable, à savoir M. Addou, dont M. Boudali rappellera l'attachement à cet aspect. Le cahier des charges, prévu pour le choix des concepteurs lumière, a été étoffé avec l'aide des Lyonnais. L'établissement a intégré l'association Luci, une communauté internationale de l'éclairage urbain. Alger fait partie depuis le 27 avril 2006 des 50 villes-membres. Aussi, un Centre d'éclairage sera créé incessamment à Zéralda. Le terrain a été choisi, les études finies alors que les travaux de génie civil commenceront début 2007. Le centre comportera un bureau d'études et des petits laboratoires permettant de tester la qualité du matériel. Des formations y seront également dispensées aux agents intervenant dans le secteur de l'éclairage. Evoquant le problème des lampes qui ne sont pas éteintes le jour, notre vis-à-vis dira qu'un dispositif mis en place en 1975, permettant de les éteindre à partir de Rouisseau fut abandonné en 1995. Un système utilisant la méthode photovoltaïque prendra alors la relève mais les actes de vandalisme ont altéré le fonctionnement. Dernièrement, des horloges astronomiques, moins coûteuses, ont été adoptées. Toutefois, le premier présent partout ailleurs a du bon, d'autant plus qu'il permet de gérer le réseau à partir d'un seul point.