Les gardes communaux comptent réinvestir la rue dans les prochains jours afin de mettre la pression sur les pouvoirs publics en vue d'aboutir à la satisfaction «effective» de leurs revendications. Ils annoncent ainsi un rassemblement national ouvert au niveau de l'ancienne gare routière de Tizi Ouzou, le 18 juillet. C'est ce qu'a, d'ailleurs, souligné, hier, lors d'un point de presse animé au siège du MDS, à Tizi Ouzou, Lahlou Alliouat, coordinateur national du mouvement de la garde communale. «Nous n'allons pas cesser d'entreprendre des actions pour interpeller le pouvoir qui n'a pas jugé utile de prendre en charge sérieusement nos doléances, depuis 2011», a-t-il ajouté tout en précisant que le mouvement de la garde communale tiendra son congrès national le 20 août prochain, dans la région d'Ifri Ouzelaguene, wilaya de Béjaïa. Pour lui, la dissolution de ce corps de sécurité était prévisible d'autant plus, a-t-il laissé entendre, «qu'il y a un vide constitutionnel». Il déplore aussi que les députés ne proposent aucune loi sur la lutte antiterroriste. «L'APN est un gîte pour les criminels», a-t-il martelé, avant d'ajouter : «Nous n'avons pas pris les armes pour sauver un système. Nous avons pris les armes pour sauver la République. Mais, malheureusement, la dissolution de la garde communale a été décidée lors des accords avec l'AIS dans le cadre de la réconciliation nationale. Le terrorisme a été vaincu par les corps de sécurité et grâce à la résistance citoyenne. Nous demandons, aujourd'hui, une reconnaissance officielle du statut du garde communal et la valorisation de notre sacrifice durant la décennie noire.»Et de préciser que des milliers de gardes communaux ont été «licenciés abusivement». «Nous allons reprendre la protestation, car on voit qu'il n'y a pas de volonté politique du pouvoir pour régler nos problèmes», a-t-il poursuivi. «Nous allons déposer une plainte contre le ministre du Travail et celui de l'Energie qui ont affecté des gardes communaux pour assurer la sécurité d'un entrepôt de produits toxiques, entre 1995 et 2004, à Bordj Nili, dans la wilaya de Laghouat. Durant cette période, ces éléments de la police municipale ont été atteints de plusieurs maladies comme la perte de vue, la stérilité ou le cancer», a indiqué M. Alliouat, tout en soulignant qu'un rassemblement en présence des victimes et des membres de leurs familles est prévu lundi prochain, à la maison de la presse Tahar Djaout d'Alger. Rappelons que les revendications des gardes communaux portent sur «l'augmentation de la pension de retraite, des indemnités d'heures supplémentaires, la régularisation de la situation de 35 000 agents radiés, la révision de la prime de 17 000 invalides, la mise en application des décisions d'habitat social, des droits des familles de martyrs du devoir national et la prise en charge des malades chroniques».