Les gardes communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ne comptent pas baisser les bras tant que leurs revendications n'ont pas été satisfaites. Hier, ils étaient plus de 200 à marcher dans les artères de la capitale du Djurdjura avant de rejoindre le siège de la wilaya, où ils ont scandé des slogans dénonçant ouvertement le mutisme des responsables et les promesses non tenues faites par le Premier ministre, M. Sellal et le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales concernant la satisfaction de leurs revendications. Les éléments de la garde communale de la wilaya de Tizi Ouzou qui se sont rassemblés devant le siège de la wilaya ont exprimé leur ras-le-bol quant au «mépris» opposé par le gouvernement à leur encontre et ce, depuis la dissolution de leur corps qui a eu lieu en novembre 2012. «Après plusieurs années de lutte et de sacrifices menés par notre corps durant la décennie noire pour sauver la République et vaincre le terrorisme, les gardes communaux sont hélas aujourd'hui marginalisés et leurs sacrifices oubliés», a dénoncé le coordinateur de wilaya de la garde communale de Tizi Ouzou, Yahia Arab, rencontré suer place. D'après lui, l'objectif de cette marche est de dénoncer ouvertement la politique de fuite en avant du gouvernement qui refuse de répondre favorablement à leur plateforme de revendications qu'il qualifie de «légitimes». «Ce matin (hier matin, Ndlr), nous sommes venus solliciter le premier magistrat de notre wilaya, M. Merad, pour lui remettre une lettre de revendications afin qu'ils puisse la transmettre aux autorités compétentes», a-t-il dit. Le même coordinateur de wilaya a affirmé qu'après 4 ans de négociations, rien n'a été fait en leur faveur. «A l'heure où je vous parle, aucune revendication n'a été satisfaite. Ce sont des promesses verbales, sans plus», regrette-il. Notons que la wilaya de Tizi Ouzou compte près de 6000 gardes communaux, alors que leur nombre au niveau national est estimé à 94 000. «Nous ne baisserons pas les bras» De son côté, le coordinateur national de la garde communale, Aliouat Lahlou, qui était présent sur les lieux de la protestation, a dénoncé le fait que ce corps qui a été créé dans une conjoncture d'urgence durant la décennie noire soit aujourd'hui marginalisé par les institutions de l'Etat. «Aujourd'hui, nous sommes face à un vide institutionnel. C'est pour cela que nous exigeons la mise en place d'un département ministériel des droits de l'homme et de la réconciliation nationale qui devra assurer la protection de tous les corps qui se sont sacrifiés pour la préservation de l'Algérie durant les années 90». M. Aliouat a pointé du doigt les pouvoirs publics, les accusant d'être à l'origine de cette marginalisation de leur corps. «Nous n'allons pas baisser les bras jusqu'à satisfaction totale de nos doléances», a-t-il insisté devant une grande foule de manifestants. A souligner que la plateforme de revendications des gardes communaux s'articule essentiellement sur la reconnaissance officielle et la revalorisation des sacrifices consentis par ce corps pour la lutte antiterroriste et la préservation de la République. Ils réclament la révision des retraites, des primes d'engagement et indemnités de départ, la régularisation des agents de ce corps transférés à d'autres corps de sécurité, la reconnaissance des blessés comme blessés de guerre, la réintégration de l'ensemble des agents radiés sans condition et la rémunération des heures supplémentaires assurées par ledit corps, a-t-on appris.