Aux quatre coins de la wilaya, le topo est pratiquement le même ! Les vendeurs d'articles d'habillement se déploient d'une manière spectaculaire, s'installant où bon leur semble et faisant du squat leur credo, sans qu'ils aient à courir le risque d'être délogés ou même rappelés à l'ordre. La concurrence déloyale a décidément de beaux jours devant elle, encouragée à l'évidence par le laisser-faire et le laxisme des structures de la DCP ayant la charge de la répression de la fraude et du commerce informel. Confortés par cette situation d'impunité, les barons de la débrouillardise, relayés sur le terrain par une faune impressionnante de « commerçants improvisés », s'en donnent à cœur joie pour imposer leur mercuriale. Le constat est on ne peut plus édifiant : après le f'tour, la cohorte des étals de fruits et légumes est, dans de nombreuses localités, remplacée par des stands exposant une surabondance d'effets d'habillement correspondant à tous les goûts et à tous les âges. Ces derniers sont pour la plupart, a-t-on remarqué, accrochés à des cintres ou accessoirement suspendus avec des cordons devant certains magasins ayant pignon sur rue et au niveau des artères commerçantes. Les tarifs affichés sont, quant à eux, à la limite du prohibitif, affirment des chefs de famille aux revenus modestes venus faire leurs emplettes. Point de trêve donc ! Après la spéculation effrénée qui s'est emparée des fruits et légumes, la majorité des ménages, ne sachant à quel saint se vouer, devra supporter, la mort dans l'âme, cette sauvage cherté qui caractérise le marché des vêtements. Par ailleurs, et sur un autre volet, la relative accalmie ayant caractérisé le marché de la volaille tout au long du mois de jeûne n'aura été qu'un feu de paille, puisque les marchands viennent de décider, sans crier gare, d'une substantielle augmentation du prix du poulet qui est passé en moins d'une semaine de 120 à 180 DA, alors que celui de la dinde est déjà inaccessible à raison de 280 à 300 DA. Des personnes rencontrées devant des commerces de volaille sont unanimes à marteler que cette nouvelle spirale est cousue de fil blanc affirmant que les aviculteurs et les marchands de poulet se sont donné le mot d'ordre pour embraser la mercuriale, à la faveur de l'anarchie régnante accentuée par l'absence endémique des services de contrôle et de répression de la fraude. Il n'et pas exclu, avertissent des habitués du marché, qu'une autre flambée autrement plus douloureuse se produise avec l'avènement des fêtes de l'Aïd El Fitr. Le pauvre jeûneur n'a évidemment pas fini d'être mis à toutes les sauces.