Des affrontements ont éclaté hier, tôt dans la matinée, entre les forces de l'ordre et les jeunes vendeurs qui occupaient le boulevard Lamali. Sommés de quitter les lieux squattés durant des années sur les trottoirs, les contestataires ont refusé de se soumettre. Pour libérer la place, les autorités ont utilisé la force publique en dépêchant la brigade anti-émeutes. Des affrontements ont opposé les deux camps jusqu'à la mi-journée. Une dizaine de jeunes ont été arrêtés avant d'être relâchés. Hier après-midi, le calme est revenu, mais les traces des échauffourées étaient toujours visibles sur les trottoirs et la chaussée. Des pneus brûlés et la fumée montait encore des recoins où s'étaient repliés les émeutiers. Cependant, il convient de rappeler que ce boulevard qui loge le quartier Les Genêts et qui s'étend jusqu'au stade du 1er-Novembre a toujours été occupé par ces vendeurs de vêtements Les autorités ont maintes fois essayé de les déloger mais c'était sans compter sur la farouche obstination de ces derniers à y demeurer. Les jeunes justifient leurs refus par le chômage qui les guette. En effet, des centaines de sans emplois ont choisi ce lieu pour vendre des articles d'habillement au point d'en faire un marché de référence dans la wilaya. Mais, leur activité, leur reproche-t-on, d'une part, cause de multiple tracas aux transporteurs ainsi qu'aux taxis urbains qui ont leurs arrêts sur ces places. D'autre part, c'est la proximité de ce lieu avec le centre hospitalo-universitaire qui semble motiver la décision de les déloger. Par ailleurs, à quelques encablures, le quartier des fonctionnaires a connu, lui aussi, des escarmouches la même matinée. Sur les lieux, des pneus brûlaient et la route était barricadée. A l'origine, c'est une famille anciennement établie qui a reçu la décision de quitter son ancienne habitation. Quelques heures plus tard, les forces de l'ordre ont évacué les lieux. Avant-hier, la force publique a du être, une fois encore, mobilisée pour disperser des protestataires à Timizart Loghbar. Les habitants de ce grand village qui fait partie de la commune de Tizi Ouzou se plaignaient de l'état lamentable des pistes et de l'absence des voix d'assainissement des eaux usées. Au bout du compte, les causes des actions de la population sont pratiquement toutes semblables. La réponse des autorités est, à présent, connue de tous: la force publique qui signifie les brigades anti-émeutes. La vrai question est de connaître les raisons de l'absence de dialogue avant les actions et l'étouffement par les éléments des forces de l'ordre.