Les accidents de la route en Algérie ne semblent pas connaître de répit et continuent de sévir, particulièrement en cette période de l'Aïd El Fitr. Le nouveau code de la route, pourtant plus sévère et plus contraignant que le précédent, n'arrive pas à dissuader les automobilistes à appuyer moins sur l'accélérateur. Le comportement des conducteurs reste imprévisible. Comme l'excès de vitesse constitue le facteur prédominant des accidents mortels, le ministère des Transports a lancé une campagne de sensibilisation qui reprend ce thème, cette campagne a pour slogan « La préservation de la famille » et met en avant les causes principales des accidents de la route telles que l'usage du téléphone portable au volant et la conduite en état de fatigue et de stress. Contactée, la Protection civile affirme que, selon un bilan établi durant les journées de mardi et mercredi (jusqu'à 10h), il a été enregistré 12 décès et 44 blessés sur l'ensemble du territoire national. Le plus lourd bilan a été relevé à Annaba où un carambolage de quatre véhicules, survenu sur la RN44 entre Annaba et Berrahel, à hauteur de la cité Kherraza (commune d'El Bouni), a fait 4 morts et 24 blessés. Selon la même source, il a été enregistré 6 blessés à Tiaret, 1 décès à Sétif, 3 décès à Constantine, 3 blessés à Taref, 5 blessés à Mila, 1 blessé et 1 mort à El Bayed, 5 blessés à Sidi Bel Abbès, 2 décès à Tipaza et 1 décès à Tizi Ouzou. 70% des accidents sont des renversements de véhicules. A Constantine, la route à double voie, traversant le plateau de Aïn El Bey en bordure de l'aéroport Mohamed Boudiaf, a été, le premier jour de l'Aïd El Fitr, le théâtre d'un dramatique accident, qui a coûté la vie à trois personnes, dont un enfant de 12 ans et occasionné des blessures au troisième degré à deux autres. « Mis à part le chauffeur de taxi, Abdellali S., 27 ans, les deux autres victimes, 26 ans et 12 ans, sont issues d'une même famille. Selon des informations fournies par les riverains et corroborées par les services de la Protection civile, la tragédie a eu lieu vers 13h30 », rapporte notre correspondant. De marque Peugeot 504, le véhicule sinistré a percuté le terrain plein séparant les deux voies de la circulation avant de se renverser et de s'enflammer rapidement. Fort heureusement pour eux, deux passagers parviendront à s'extraire de la carcasse du véhicule compressé par le choc et avant que les flammes ne dévorent la bonbonne de gaz GPL. La Gendarmerie nationale a imputé, selon les premiers éléments de l'enquête, cet accident à « l'excès de vitesse » de ce véhicule, qui se dirigeait de Aïn M'lila (Oum El Bouaghi) vers Constantine. Cet accident a fortement ému les témoins. Notre correspondant de Boumerdès a souligné que la gendarmerie a enregistré pour la période du 24 septembre au 16 octobre 9218 interventions de ses agents qui ont eu à constater quelque 1934 délits et 549 contraventions sanctionnées par 6160 procès-verbaux. La Gendarmerie nationale a, par conséquent, procédé au retrait du permis de conduire dans 145 cas. Il a malheureusement été enregistré 58 accidents de la circulation qui ont fait 9 morts et 94 blessés. A Bou Ismaïl, vers minuit sur le tronçon de la RN11 à proximité de l'ISM dans la nuit du 24 au 25 octobre, trois jeunes de la localité âgés de 20 ans, qui se trouvaient à bord d'un véhicule de marque Mercedes 1997, ont été victimes d'un accident. Les nommés Abdelmalek R. et Nabil B. sont décédés sur le coup, tandis que le troisième occupant Mohamed B. a été évacué vers l'hôpital de Douéra dans un état critique. Il a sombré dans le coma. A Mascara, deux personnes ont été retrouvées mortes calcinées dans une Golf au niveau de la RN97 dans la nuit du dimanche à lundi. Les victimes, le père Z. A. (61 ans) et son fils Z. M. (15 ans) ont trouvé la mort après avoir heurté un arbre. La prise en charge des victimes des accidents de la circulation coûte à l'Etat des dépenses colossales, estimées annuellement à 65 milliards de dinars, soit 1,5 à 2% du PNB. Par ailleurs, les victimes des accidents de la route ne souffrent pas seulement de douleurs physiques, mais aussi du sentiment de frustration et de désespoir dû généralement au refus des blessés d'accepter leur handicap qui change souvent le cours de leur vie.