L'administrateur de cette carrière — l'une des plus proches du douar Ariguebat-Maiza — affirme que la station respecte scrupuleusement la réglementation en matière d'explosifs, en précisant que l'Office national des substances explosives (ONEX) et la direction de l'industrie et des mines contrôlent les quantités d'explosifs utilisées pour les tirs de mines. C'est l'une des stations les plus proches du village Ariguebat-Maïza, dans la commune d'El Mehir. Titouh Rabia, son administrateur, nous reçoit aimablement. «On travaille dans la transparence», dit-il d'emblée. Décrivant le fonctionnement de la carrière, M. Titouh explique : «Une carrière, c'est une usine de fabrication d'agrégats. Nous produisons essentiellement du gravier et du sable. Pour cela, il faut avoir recours à l'explosif.» Titouh Rabia insiste sur le fait que l'utilisation des explosifs est fortement réglementée au niveau de la carrière. «Nous faisons des tirs bien étudiés. Nous respectons scrupuleusement les normes fixées par l'ONEX (Office national des substances explosives, ndlr)», affirme-t-il. Interrogé sur la quantité d'explosifs utilisée pour chaque tir de mines, M. Titouh rétorque : «Désolé, je ne suis pas autorisé à vous communiquer cette information.» Et de préciser dans la foulée : «Nous demandons une certaine quantité (à l'ONEX) et la quantité est respectée.» «Nous faisons au maximum deux tirs par mois», ajoute l'administrateur en répétant : «On respecte les normes. D'ailleurs, l'ONEX et la direction des mines ne peuvent pas nous donner les quantités (d'explosifs) qu'on veut. Tout est étudié. Les gens pensent qu'on manipule les explosifs comme ça (à la légère), c'est faux !» M. Titouh souligne que ses équipes travaillent «de 7h à 16h». «Nous faisons parfois des heures supplémentaires, mais seulement quand il y a une charge de travail exceptionnelle», admet-il. Questionné sur le niveau de production de la carrière, là aussi notre hôte préfère garder cette information pour lui. Il indique simplement : «Nous sommes une petite station.» Pour ce qui est des poussières qui émanent des carrières et qui suscitent l'ire de la population d'El Mehir, M. Titouh assure que son unité procède régulièrement à l'arrosage du site. «Vous pouvez même le constater visuellement, vous pouvez visiter nos citernes et nos compresseurs», lance-t-il. «Nous faisons le maximum pour endiguer les nuisances. D'ailleurs, quand il y a du vent, nous suspendons carrément la production.» Concernant le bitumage des pistes qui mènent aux carrières, et que les habitants de la région réclament avec insistance afin de diminuer la masse de poussière dégagée par les camions qui empruntent ces pistes, notre interlocuteur rassure : «Le projet existe, c'est programmé» sans avancer de délai. Et de poursuivre : «On arrose notre site chaque jour avant le début du travail, à partir de 5h, et ce, jusqu'à 8-9h.» M. Titouh invite Samir, le chef de production, à nous montrer le système d'abattage poussières. Casque de chantier vissé sur la tête, Samir nous gratifie d'une visite guidée dans les entrailles de la carrière. Une machinerie complexe s'affaire à broyer du calcaire sous un soleil de plomb, en contrebas du front de taille. Maculé d'une poudre blanche, le sol semble s'effriter sous nos pieds. «Nous avons des équipements modernes», se félicite notre guide en désignant la partie mécanique de la carrière. C'est le cœur battant de la station. Le traitement des matériaux se fait par le biais des concasseurs (primaire, secondaire, tertiaire) et des cribles qui trient les granulats. Au terme du concassage et du criblage, on obtient du sable ainsi que du gravier de différents calibres. Une grande citerne d'une capacité de 15 000 litres surplombe la machinerie. Samir nous fait visiter une petite salle contenant des compresseurs. «On envoie l'eau d'ici, l'arrosage se fait dès que le concasseur démarre», indique le chef de production. «Comme l'eau manque par ici, on est obligés d'aller la chercher ailleurs», précise notre guide.