La Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) a dénoncé hier les «nouvelles agressions» contre le peuple sahraoui, rapporte l'APS citant un communiqué de son président, Pierre Galand. Elle qualifie les incursions militaires marocaines dans la zone tampon d'Alguergarat, au sud-ouest du Sahara occidental, de «violations graves» de l'accord de cessez-le-feu signé le 6 septembre 1991 sous les auspices des Nations unies. «Ces nouvelles agressions contre le peuple sahraoui constituent de graves violations des accords signés le 6 septembre 1991 sous les auspices des Nations unies, qui prévoyaient, sous contrôle onusien, la fin des hostilités afin de permettre le déploiement de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso)», a écrit le président de l'Eucoco, Pierre Galand, dans un communiqué. Rappelant que cet accord a été ratifié par les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, le président de l'Eucoco a souligné qu'en août dernier, à plusieurs reprises, les forces d'occupation marocaines ont outrepassé le mur de séparation qu'elles ont érigé au sud d'Alguergarat au Sahara occidental. Selon l'Eucoco, «cette reprise d'opérations militaires d'envergure inquiète à plus d'un titre». Elle survient alors que le Conseil de sécurité a condamné le Maroc pour avoir exigé le départ de la composante civile de la Minurso des territoires occupés. Le Conseil de sécurité a aussi fixé un agenda précis pour son redéploiement complet, a expliqué son président dans le communiqué. Le Maroc, a-t-il poursuivi, vient en outre de subir plusieurs revers diplomatiques en Europe, à l'Union africaine et à l'ONU. Pierre Galand a rappelé que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a annulé, le 10 décembre 2015, l'accord agricole — conclu dans le cadre de l'accord d'association avec le Maroc — au motif qu'il ne respecte pas les frontières internationalement reconnues du royaume. Il a fait remarquer, en outre, que le Maroc vient de se faire recadrer par l'Union africaine qu'il «prétendait vouloir rejoindre à la condition que la République arabe sahraouie démocratique en soit exclue». Il a souligné que l'UA a réservé une fin de non-recevoir à sa demande. L'Eucoco a relevé aussi la réaction du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a chargé son envoyé personnel, Christopher Ross, de relancer les négociations pour une proposition «formelle», rappelant que l'ONU considère le Sahara occidental comme «territoire non autonome» dont il a la responsabilité, notamment d'y conduire un référendum d'autodétermination. Soutenant la demande du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a appelé l'ONU à forcer par «des mesures immédiates et décisives» l'arrêt des agressions marocaines, le retour de toute la composante de la Minurso et la mise en place d'un poste de contrôle de la Mission à Alguergarat, l'Eucoco a exhorté le Conseil de sécurité à «agir en urgence». L'Eucoco a ainsi plaidé pour qu'une solution pacifique, conforme au droit international, «permette sans retard la libre expression du peuple sahraoui» dans un contexte sécurisé par l'ONU, conformément aux résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies.