Le secrétaire général du FLN, qui avait promis de répondre à ses adversaires, s'est terré dans le silence. Amar Saadani, secrétaire général du FLN pour combien de temps encore ? C'est la question qui taraude les militants du parti, au moment où des indices laissent supposer son probable départ de la tête du FLN. Cette «éventualité» est renforcée par son absence prolongée de la scène politique, au moment où il est l'objet d'une série d'attaques. Lui qui avait promis de répondre à ses adversaires s'est terré dans le silence. Depuis le mois de juin, il n'est apparu qu'à deux reprises : le 29 juillet à El Alia lors de l'inhumation de Boualem Bessayeh et le 30 août pour rencontrer une délégation du parti palestinien Hamas, au siège du FLN, à Hydra. Même si en son absence, son fidèle directeur de cabinet, Fodhil Saâdeddine, gère les affaires courantes et distribue les missions aux membres du bureau politique, plusieurs hautes personnalités du parti se concertent pour accélérer son départ. Ainsi, l'inventeur du concept de «coup d'Etat scientifique», l'ambassadeur Abdelkader Hadjar en compagnie de Madani Hout et Aziz Djouhri planchent sur un scénario qui permettrait au parti de se débarrasser du secrétaire général actuel. «Plusieurs indices tendent à confirmer la volonté d'une partie du pouvoir de se séparer de Amar Saadani, confie un ancien membre du comité central. Les actions qui le visent tendent vers cette option.» Ainsi le 8 septembre, une soixantaine de hauts cadres du FLN, dont des députés et des membres du comité central, ont rendu public un communiqué dans lequel ils demandent aux «militants sincères de barrer la route à l'actuelle direction du parti». Pour leur part, 14 moudjahidine — dont Zohra Drif-Bitat, le Commandant Azeddine, Yacef Saâdi, Djilali Guerroudj, le colonel Senoussi, Cherif Abdelmadjid, Ouali Aït Ahmed — ont, dans un communiqué, lancé un appel pour retirer le nom du FLN au parti dont Amar Saadani est actuellement le secrétaire général. Ces anciens moudjahidine appellent à la destitution de l'actuel secrétaire général du parti et à la restitution du FLN à l'histoire et à la mémoire du peuple algérien. Ils réclament par ailleurs le départ immédiat de Saadani et son équipe de la direction du FLN. Les signataires ne comptent pas en rester là et ont déjà annoncé leur volonté de mener d'autres actions contre le secrétaire général du FLN. Dans une déclaration à un journal électronique, Zohra Drif-Bita a annoncé une nouvelle mobilisation pour le départ de Saadani.