Le ministre de l'Energie préconise le recours à l'endettement extérieur pour financer les projets dédiés «au renouvelable et d'autres domaines spécifiques» estimant que dans la conjoncture économique actuelle le pays a besoin de ses ressources pour financer les infrastructures, la santé et l'éducation en priorité, et manque donc de ressources pour financer des programmes aussi coûteux que celui du renouvelables. Intervenant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Noureddine Boutarfa estime notamment que «les ressources locales ne sont pas disponibles» pour engager le programme des énergies renouvelables et qu'il faudra «fatalement aller chercher des ressources extérieures». Il justifie sa position en soulignant que dans le domaine du renouvelable, le recours à l'endettement extérieur «peut se comprendre et que la solution tient la route du point de vue financier puisque le renouvelable est une ressource énergétique que vous pouvez importer et que l'on est donc dans l'équilibre des monnaies et des devises». Le ministre explique qu'il faut aller chercher des investisseurs étrangers qui apportent la technologie et le financement en même temps. Pour Noureddine Boutarfa, «c'est un endettement étranger sur la base d'un financement sans recours. C'est-à-dire que la banque prend le risque pour un projet qui doit se rémunérer par lui-même». Selon le ministre, cette solution «permettra d'éviter à l'Etat de s'impliquer dans un dispositif de mobilisation de ressources qui pourraient être utilisées pour développer la santé, les routes ou l'éducation». Le ministre de l'Energie révélera, par ailleurs, que le cadre légal du programme national dédié au renouvelable pose problème et n'encourage pas les investissements, ce qui suscite une réflexion en vue d'apporter les correctifs nécessaires pour booster le secteur et enrayer des entraves juridiques et autres problèmes de foncier dans un secteur qui a été pourtant déclaré «priorité nationale par le président de la République». A propos de la réunion informelle de l'Opep qui se tiendra le 28 septembre à Alger en marge du Forum international sur l'énergie, Noureddine Boutarfa se dit «optimiste quant à un accord de gel de la production». Un objectif pour la réalisation duquel l'Algérie va jouer un rôle de «facilitateur» selon le ministre de l'Energie. Ce dernier souligne également que les tractations sont en cours pour rapprocher les points de vue au sein de l'Opep, mais aussi trouver un terrain d'entente avec les pays non Opep, en vue de contribuer à un équilibre du marché pétrolier et permettre une stabilisation des cours autour de 50 dollars le baril. M. Boutarfa relève que l'OPEP ne peut, à elle seule, supporter le fardeau d'un gel de la production en raison du risque de voir les pays non membres en tirer profit. Le ministre de l'Energie s'est déclaré par ailleurs pour la transformation du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) en «Opep du gaz», qui défendra les intérêts des producteurs face aux pays consommateurs qui parlent d'une seule voix, alors que les pays gaziers «se concurrencent les uns les autres». Une Opep du gaz serait, selon M. Boutarfa, «la bienvenue».