Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de l'Energie, Nourreddine Boutarfa, s'est dit optimiste quant aux résultats des deux grands événements qu'organise l'Algérie : le Forum international sur l'énergie, prévu à partir de lundi 26 septembre à Alger, et la réunion informelle le 28 septembre des pays membres de l'Opep, en marge du Forum auquel ils assisteront. Cette session informelle, très attendue, vise à tenter de dégager un consensus sur la réduction de leur production de brut. Il rappelle, à propos du Forum de l'énergie, qu'il s'agit d'une réunion de niveau ministériel, un cadre mis en place il y a 25 ans dans le contexte, comme aujourd'hui, d'une chute des cours du baril qui avait atteint 15 dollars à l'époque, ce qui avait créé une situation d'incertitude sur les garanties d'approvisionnement en pétrole des pays consommateurs. Il fait noter que, depuis, les choses ont changé. Aujourd'hui, précise-t-il, les prix sont bas et la croissance mondiale molle, ce qui risque, à terme, explique-t-il, de perturber le marché par une baisse de l'offre. Mais, signale-t-il, parmi les fondamentaux de long terme, il y a l'industrie pétrolière qui a besoin de prix élevés. Le Forum de l'énergie se tient tous les deux ans, la dernière fois c'était à Moscou, alors que les marchés avaient commencé à être déstabilisés, et c'est là que l'Algérie a proposé de l'accueillir en 2016, poursuit le ministre qui fait savoir que ses sessions seront closes parce que les ministres ont besoin de parler librement. Le Forum international sur l'énergie, réunissant les pays producteurs et consommateurs, consacrera ses travaux à un ensemble de sujets relatifs au marché pétrolier, du gaz naturel et du GNL, ainsi que les énergies renouvelables et l'accès à l'énergie. Quant à la réunion informelle de l'Opep, cette idée, rappelle-t-il, a été évoquée en juin et il a été décidé de la tenir en marge du Forum, le 28 septembre dans l'après-midi. En fonction des tractations qui ont lieu en amont de cette réunion, elle pourrait se transformer en réunion extraordinaire de l'Opep, c'est le souhait de l'Algérie, fait savoir Noureddine Boutarfa qui est optimiste à propos d'un accord sur une réduction de la production. Il souligne que, dans tous les cas, l'Algérie a le devoir de faire réussir cette réunion. Il fait observer que le marché est en surabondance d'offre et avec un stock important, ce qui explique que le prix du baril oscille entre 40 et 50 dollars. Le ministre explique qu'il faut geler la production pour réduire les stocks, et pour cela il faut à la fois, un consensus au sein de l'Opep et un accompagnement des non-Opep. Il faut entre 6 et 9 mois pour absorber les stocks et faire passer les prix de 50 à 60 dollars le baril, en considérant que le pétrole de schiste peut perturber le marché. Pour Nouredine Boutarfa, à moins de 50 dollars, la sécurité de l'approvisionnement des pays consommateurs n'est pas garantie et il y a risque de choc pétrolier, c'est pourquoi, il souligne que les pays concernés doivent s'entendre. Pour le moment, selon la description du ministre, la croissance mondiale correspond à 1,2 millions de barils/jour (MBJ) et l'excédent est de 1 MBJ, il faut donc diminuer de 1 MBJ. Pour le ministre algérien, il faut trouver le bon compromis, c'est-à-dire un accord équitablement réparti pour contenter l'Opep et les non-Opep. Par ailleurs, le ministre fait remarquer que le gouvernement algérien est convaincu que le baril restera longtemps dans la fourchette 50-60 dollars, la solution consiste à accélérer la transformation de son économie et à mettre en œuvre les réformes pour trouver de nouvelles ressources financières pour l'économie. Enfin, à propos des énergies renouvelables, il promet qu'avant la fin de l'année, la visibilité sera meilleure concernant le programme national dans ce domaine. Il annonce que la nouveauté sera l'intervention de Sonatrach dans les énergies renouvelables.