Le rythme de réalisation des projets est très lent en raison des tiraillements à l'APC et le manque de qualification des personnels. Le chef-lieu de la commune de Boumerdès donne l'apparence d'une ville moderne. L'image des séquelles du séisme semble loin. En apparence seulement. Le développement était bloqué durant des années jusqu'à juillet dernier. Entre-temps, les problèmes se sont accumulés. Le chef-lieu sombre sous les détritus. Les espaces verts sont abandonnés. Des quartiers sont plongés dans l'obscurité. Un semblant d'agence routière mal située, sans commodités et inondé en hiver. Le marché hebdomadaire n'est pas en reste. Il déborde sur le site de l'ancienne agence dont la réhabilitation est renvoyée aux calendes grecques. Les commerces accaparent les terrasses et refusent de s'acquitter de la taxe ou le font avec parcimonie. Le transport urbain est insuffisant et des quartiers sont isolés, comme c'est le cas pour Boukeroucha et Foes. Les écoles manquent de cantines et certaines n'ont pas de réseau d'AEP. Pourtant, la commune de Boumerdès dispose d'un crédit de 296 milliards de centimes non consommé à ce jour en raison du blocage qu'elle a connu suite à la conjugaison de la bureaucratie, des luttes intestines et le manque de qualification des ressources humaines. Elle peut également compter sur l'adjudication du marché hebdomadaire dont la valeur a été estimée par la direction des Domaines à 5,5 millions de dinars. Elle dispose théoriquement d'un recouvrement de 50 MDA auprès des commerces. Potentiellement, la domiciliation de sièges sociaux d'entreprises lui permettrait d'engranger d'autres recettes. A l'opposé, elle enregistre seulement 30 MDA de débit d'office. Le maire de la commune reconnaît (lire l'entretient ci-dessous) «l'aisance financière» actuelle, mais avoue que le problème est la non-consommation des crédits. Le grand retard dans le secteur de l'habitat est visible à travers les sites de chalets qui agressent toujours les habitants. L'attente des citoyens tourne au cauchemar tant les conditions de vie y sont pénibles. Au rythme de la réalisation des projets de logement dans la wilaya de Boumerdès, y compris pour les autres formules comme le LPA ou le LSP, des déceptions sont prévisibles. L'APC espère que le prochain organigramme permettra une meilleure appréhension des difficultés et des moyens plus conséquents par le classement de Boumerdès, selon un nombre d'habitants supérieur à 40 000 et inclura de nouveaux paramètres comme le nombre d'étudiants estimé à 35 000 et celui des visiteurs, surtout durant l'été où le chiffre de 45 000 est facilement atteint. En somme, Boumerdès verrait sa population doubler. Les crédits de développement devraient en principe suivre la même courbe ascendante, estime le nouveau P/APC de Boumerdès, Bouferkous Mohamed de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS). Le pari est de consommer le maximum de ce crédit en apportant des solutions immédiates aux préoccupations des citoyens.