On ignore encore si Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste démissionnaire, sera candidat à la présidentielle de 2017 en France. On sait par contre que dans le cas de figure où il se présenterait, ce serait la première fois qu'un homme politique, petit- fils d'un Algérien, se lancerait dans la course à l'Elysée. Cela fait plusieurs années que le trublion de la mandature de François Hollande répète à qui veut l'entendre que son grand-père maternel est natif d'Algérie. Il l'a encore redit ces derniers jours dans des entretiens à des médias d'information, notamment sur LCI et sur BFM TV et RMC. Il s'est défini comme un «arabo-morvandiau», faisant un mélange entre l'algérianité de son grand-père et ses racines au pied du Morvan où il épousa Jeanne, sa grand-mère. Interrogé par le célèbre journaliste des matinales Jean-Jacques Bourdin, Montebourg a déclaré, parlant de son grand-père, suite aux polémiques sur les racines de la France : «C'était un Arabe et j'en suis très fier, il m'a beaucoup transmis. Et de l'autre côté, c'était peut-être des Gaulois, je n'en sais rien, en tout cas des Gallo-Romains puisque les Gaulois ont été colonisés par les Romains, par Jules César, et pas très loin de l'endroit où Vercingétorix a réuni ses tribus à Bibracte avant de se faire battre à Alesia par César.» Pour ceux qui croient à un élan momentané, ce n'est pas la première fois qu'il parle de ses origines. Il avait précisé son ascendance algérienne, déjà lorsqu'il était ministre et pensait même la mettre à profit dans ses relations économiques non seulement avec l'Algérie, mais aussi avec le Maghreb. Ce grand-père qu'il met en avant est originaire de Hachem, un village à l'est d'Oran. Il combattit dans l'armée d'Afrique lors de la Seconde Guerre mondiale, avant de rejoindre le FLN au moment de la guerre d'Algérie. Cet été, le 21 août dans sa région natale, il rappelait son histoire dans son discours : «Cette Bourgogne d'où je viens et que nous avons en partage, c'est aussi celle du Morvan. Le Morvan ? C'est là que la famille de mon père tenait une boucherie en face de la gare à Autun. C'est là qu'elle rencontra par hasard la famille de ma mère qui venait d'Algérie. Ils ont formé une alliance originale, fondé une famille française qui s'est longtemps décrite comme pour se moquer d'elle-même d'arabo-morvandiaux. Pour nous comme pour moi, ce métissage, c'était la France que nous aimions passionnément et qui me permit de trouver mon chemin personnel. Je suis fier de porter ces deux France en moi, ces deux histoires qui ont fait tant de choses ensemble et ont surmonté la peur qu'elles éprouvaient de leurs propres différences dans une République qui n'a pas cessé de les réunir.» Et il concluait : «Aujourd'hui, c'est cette République, ses fondements et ses promesses qui sont en grand danger.» Enfin, sur sa fiche wikipedia, Arnaud Montebourg écrit : «Montebourg est le fils de Michel Montebourg, né en 1933 dans la région d'Autun, fonctionnaire des impôts, et de Leïla Ould Cadi, née à Oran en 1939, universitaire, professeur d'espagnol et essayiste, issue par son père, Khermiche Ould Cadi, d'une famille berbère de walis d'Algérie et par sa mère Jeanne, d'une famille normande. Son aïeul Ahmed Ould Cadi, agha de Frendah (Oran), qui combattit aux côtés de l'armée française lors de la conquête de l'Algérie, fut fait chevalier de la Légion d'honneur en 1842, officier en 1852, commandeur en 1860, puis grand officier dans cet ordre en 1867.»