Le mausolée royal de Maurétanie, appelé communément Tombeau de la chrétienne qui, à travers son versant nord, surplombe le littoral méditerranéen, reliant le Mont du Chenoua jusqu'à Staouéli et à partir de son versant sud domine la plaine de la Mitidja, vient de faire l'objet d'un acte de vandalisme commis par un groupe d'adolescents, inconscients, issus du douar Kechkech. En effet, ces jeunes n'ont rien trouvé de mieux que d'escalader le Mausolée, pour ensuite jeter des pierres rectangulaires qui se trouvaient sur la fausse porte nord et démolir le mur érigé au niveau de la petite porte étroite et basse située sous la fausse porte est. Ce mur avait été construit pour empêcher les criminels et les délinquants de pénétrer à l'intérieur du tunnel du Mausolée. La bande de voyous est allée aussi défoncer une porte d'un restaurant dans lequel se trouvaient des anciens objets de valeur (chandeliers, porte-cannes, vases,…) qui étaient exposés en guise de décoration du restaurant, pour les brader ensuite auprès d'un commerçant qui récolte les produits en plastique, en cuivre et en acier. Le pot aux roses a été découvert heureusement et les délinquants avaient été surpris la main dans le sac pour être arrêtés ensuite par les éléments de la Gendarmerie nationale. Une caserne d'un détachement de la garde communale est installée à proximité du site. Des efforts louables avaient été entrepris par les autorités de la wilaya depuis la fin de l'année 2004, en affectant une enveloppe financière conséquente pour prendre en charge les travaux d'aménagement du site archéologique (routes, parking, toilettes, éclairage public), afin de créer des conditions d'accueil qui favorisent une grande fréquentation des familles et des écoliers au niveau de ce lieu touristique. Malheureusement, dès qu'on pénètre à l'intérieur de cet endroit, qui fait partie intégrante du site classé dans la liste du patrimoine culturel mondial de l'Unesco, on se rend compte de la saleté qui jonche le sol, l'inexistence de la clôture rend le site encore plus vulnérable, alors que l'affichage des horaires d'ouverture à l'entrée parait encore plus ridicule, l'employé demeure spectateur tout simplement face au mouvement des visiteurs, en raison de l'absence de la billetterie. Il n'y a pas de poubelles et les errants envahissent cet espace naturel sublime. Le secteur impliqué dans la gestion de ce site archéologique affiche son impuissance dans la prise en charge du Mausolée, en dépit de la disponibilité des moyens financiers. Le département de Khalida Toumi ferait mieux d'effectuer une virée dans ce splendide site, pour prendre des mesures en vue de le réhabiliter et le rendre plus « clean ». Nous avons pu rencontrer des jeunes sans emploi, mal habillés, assis à l'extrémité, dissimulés au milieu d'un bosquet, en train de scruter les couples et les familles qui se promenaient. Ces inconnus habitent les haouchs situés au bas de la colline et viennent passer leur temps, selon leurs affirmations. A propos de l'arrestation de cette bande d'adolescents, selon les affirmations de l'employé du restaurant, ils ont été relâchés sur insistance de leurs parents. La dégradation de cet imposant monument archéologique commence par ces petits gestes malheureusement. Si la wilaya de Tipaza a entrepris les démarches pour améliorer le décor, le département ministériel de Khalida Toumi doit à son tour secouer « le cocotier » pour faire sortir de la léthargie et la misère la culture à Tipaza, qui continue à souffrir du déficit en moyens humains et matériels, en dépit de sa richesse.