En France, le 6 octobre tend à s'imposer comme une date du souvenir des victimes de l'OAS. Cette année, au cimetière parisien du Père-Lachaise, Jean-François Gavoury, président de l'Association nationale pour la protection de la mémoire, a respecté cette tradition avec l'association les Amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun, en présence des anciens combattants de la Fnaca. Cette année, l'événement coïncidait avec les dix ans de la création de l'Anpromevo et les cinq ans du dévoilement par le maire de Paris d'alors, Bertrand Delanoë, d'une stèle érigée par la Ville de Paris en hommage aux victimes du terrorisme de l'OAS. M. Gavoury a rapporté que sa proposition, adressée à François Hollande, pour la mise en place d'un dispositif législatif et réglementaire de reconnaissance à l'égard de l'ensemble des victimes militaires et civiles de l'OAS «ne reçut d'autre suite que sous la forme d'un décret du 13 mai (oui, 13 mai !) faisant de moi un officier dans l'Ordre national du mérite». «Cette distinction, que je devrais recevoir le mois prochain des mains du ministre qui m'y a proposé, je la dédie à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France, civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République.» Le 19 septembre, une lettre de la Présidence française lui indiquait que «toute l'attention (était) portée à [mes] attentes au sujet de la reconnaissance des victimes de l'OAS, organisation terroriste de sinistre mémoire». Ainsi, de nouvelles dispositions devraient être prises pour que les victimes, après étude des dossiers, portent la mention sur leurs actes de décès : «Mort pour la France». Pour M. Gavoury, cela veut dire que les familles et associations de victimes de l'OAS peuvent désormais engager des démarches pour obtenir cette «reconnaissance d'une dette morale de l'Etat envers ces oubliés perpétuels de l'histoire de la guerre d'Algérie dont nous portons haut la mémoire». Enfin, avec le lancement du site internet de son association (http://anpromevo.com), Jean-François Gavoury souhaite «contribuer à l'instauration d'un partenariat mémoriel avec l'Algérie».