La wilaya de Skikda vit depuis plus d'une semaine un regain de protestations citoyennes et professionnelles, qui témoigne de l'importance du marasme qui n'a cessé de miner la wilaya durant ces dernières années. Ainsi, après les sit-in tenus à la direction du tourisme et ceux ayant emmené des citoyens de Chréaïa et à Beni Oulbène à bloquer les sièges de leurs APC, voilà que la contagion se propage à d'autres secteurs. Lundi, ce fut le tour du personnel de l'éducation et de la formation de signifier sa colère en organisant un rassemblement devant le siège de la direction de l'éducation à la cité Ciselet de présenter un ensemble de doléances. En effet, des dizaines d'affiliés à l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) ont tenu leur sit-in et avancer une plateforme de revendications socioprofessionnelles. Ces dernières ont concerné, entre autres, la demande des syndicalistes de l'Unpef de comptabiliser le classement du salaire de base à partir de la date des délibérations, «comme cela se fait dans d'autres wilayas», jugent-ils. Les membres de l'Unpef ont également exposé ce qu'ils ont qualifié de «retards dans la valorisation des échelons et dans leur rétribution». Approché, un cadre de la direction dira que les portes de l'institution ont de tout temps été ouvertes aux représentants des travailleurs du secteur «et elles le demeurent», a-t-il noté en relevant que «les revendications émises sont presque toutes d'ordre national». A relever que le sit-in de l'Unpef est venu emboîter le pas à une autre manifestation tenue la veille à Beni Oulbène, une commune située au sud de la wilaya. Dans cette région enclavée et des plus déshéritée de Skikda, les habitants d'une cité située juste à l'entrée de la commune ont fermé le siège de l'APC durant toute la journée. Aucun élu ni agent communal n'a réussi à accéder au siège vu l'impressionnant rassemblement de manifestants devant le portail d'entrée. La principale revendication de ces citoyens habitant non loin du cimetière de la ville concerne, selon des sources locales, le problème récurrent de l'alimentation en énergie électrique. Recourant dans leur majorité à la rétrocession de l'électricité avec tous les dangers et les désagréments qu'une telle pratique risque d'engendrer, ces manifestants ont tenu ainsi à «dénoncer les fausses promesses que les l'administration locale n'a cessé de leur faire des années durant» et d'exiger «une solution urgente». La présence des gendarmes antiémeute dépêchés de Mjez Dchich n'a pas incité, dans un premier temps, les manifestants à lever leur sit-in. Par la suite et juste après des pourparlers engagés avec les forces de sécurité, les manifestants accepteront de déléguer quelques personnes pour les représenter auprès du chef de daïra.