Nouvellement inaugurée, l'annexe universitaire de Maghnia a entamé ses activités par une conférence-débat intéressante, animée par le professeur et chercheur algérien de l'université canadienne de Laurentienne, Belaïd Aouni, intitulée « Les sciences de la gestion et les défis du siècle ». D'emblée, le conférencier ne pouvait ne pas faire référence à la mondialisation, une épée de Damoclès sur la tête des nations, appelées à s'adapter rapidement aux nouvelles donnes des exigences économiques actuelles. « Les universités nord-américaines marquent une évolution rapide pour se mettre à jour avec les nouvelles exigences. » Et de s'interroger : qu'est-ce la mission des universités ? « C'est la production et la livraison des connaissances. L'étudiant dans ces campus très performants est devenu un client et le professeur est évalué semestriellement par ses étudiants. » C'est dire la compétence et la sévérité de l'enseignement dans ces pays qui redoublent de « férocité » pour être et demeurer continuellement à la hauteur. Devant cette rude concurrence, M. Aouni ne pouvait ne pas rappeler les défis de ces institutions : « pour être concurrentielle et à jour, l'université doit changer de vision, s'adapter à la mondialisation, privilégier la technologie de l'information qui est un outil pédagogique de l'enseignement, restituer le rôle du professeur universitaire qui est celui de la recherche scientifique et, enfin, instaurer un lien effectif entre l'université et l'entreprise. » L'orateur insistera sur la création de la culture de recherche et celle de la revue scientifique grâce à laquelle les chercheurs pourront accéder à des millions d'articles scientifiques des grandes institutions mondiales. Cependant, nous sommes en droit de poser une question : si l'université doit s'adapter à son environnement et, donc, collaborer avec l'entreprise et d'autres partenaires, comment peut-on exiger de l'institution universitaire algérienne d'être au diapason des universités mondiales si les autres secteurs de production sont à la traîne ? Ne s'agirait-il pas, tout simplement, d'une volonté politique, d'une vision économique de la politique ? Pour le professeur Aouni, il faut procéder, par exemple, soit par les allégements fiscaux en ayant recours aux programmes de facilitation, par l'encouragement de la recherche, en faisant en sorte que l'entreprise soit en réel contact avec les universités dans le but d'émettre des propositions, avoir un pouvoir compétitif en instituant un enseignement de qualité accompagné de tous les moyens, dont des bourses, etc. « C'est justement à l'Etat de concrétiser ce rapprochement et cette nouvelle dynamique », estime-t-il. En d'autres termes, il faut réhabiliter l'université. Le professeur Belaïd Aouni qui, en outre, collabore avec plusieurs revues scientifiques internationales et est également président de la société de la recherche opérationnelle qui regroupe des scientifiques érudits du monde entier.