C'est déjà l'automne et son accompagnatrice, la grippe saisonnière, n'est pas loin. C'est pourquoi une large campagne de vaccination anti grippal sera lancée par les autorités sanitaires du pays, à partir du dimanche 16 du mois en cours, et ce à travers tout le territoire national. À l'instar de toutes les wilayas du pays, celle de Ghardaïa a reçu son quota, égal à celui de l'année passée, qui est de 14100 doses de vaccin anti grippal. « Toutes les dispositions ont été prises pour entamer cette campagne de vaccination dans les meilleures conditions. Pour cela, tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés » affirme Ameur Benaïssa, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Ghardaïa. Selon le Docteur Belkacem Selt, chef de service prévention au niveau de la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Ghardaïa, « pas moins de 14 100 doses de vaccin anti grippal ont été réceptionnés et immédiatement répartis sur les différents EPH (4) et EPSP (5) et EHS (1) de la wilaya de Ghardaïa » ajoutant que «la répartition en faveur des diverses structures de santé a été effectuée sur la base de la densité de population de chaque bout de territoire de notre wilaya et le nombre de malades chroniques recensés localement», en poursuivant «et si de besoin, ce lot de doses réceptionné s'avérait insuffisant, nous sommes en mesure de ramener un quota supplémentaire. L'Institut Pasteur d'Algérie dispose de stock suffisant et est en mesure de nous fournir à temps. » Destiné en priorité à une population bien déterminée, à savoir les personnes âgées, les personnes présentant des affections chroniques telles des cardiopathies, des affections métaboliques, du diabète et des affections rénales, le vaccin anti grippal concerne aussi les femmes enceintes, le personnel de santé et les enfants. Il y a lieu de préciser que le vaccin anti grippal est chaque année renouvelé et renforcé par les laboratoires en raison de la mutation de la souche virale. C'est une perpétuelle bataille scientifique menée par les chercheurs pour neutraliser le virus et immuniser la population contre toute menace sanitaire grippale. Il faut aussi savoir que la souche du vaccin diffère d'une année à l'autre et ce d'après la mutation du virus. «C'est l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui définit la souche de ces vaccins. C'est donc la même partout dans le monde», fait savoir notre interlocuteur. A partir de mi- octobre donc, il est recommandé aux personnes à risques de se faire vacciner contre la grippe. Et selon divers rapports, ils sont plus de 5 millions d'Algériens. L'OMS les invite à se faire «absolument vacciner» car ce vaccin peut leur sauver la vie. Surtout que ce vaccin est gratuit pour les malades chroniques, les personnes âgées de plus de 65 ans, les femmes enceintes et le personnel médical et paramédical. Mais pas seulement. Les experts estiment qu'une campagne de vaccination efficace contre la grippe saisonnière est celle qui couvre 70% de la population et pas seulement les personnes vulnérables. Mais beaucoup d'Algériens sont «contre» les vaccins. Juste comme ça. Comme on est contre la pluie. Souvent, c'est parce qu'ils craignent les vaccins. Notamment des «complications». Ils croient aussi que les vaccins contre la grippe peuvent... donner la grippe. D'autres pensent qu'ils sont tout à fait inutiles. Les spécialistes sont unanimes, « les récalcitrants ont tous un peu tort. Il faut bien le dire, les vaccins en général et contre la grippe en particulier comptent parmi les traitements médicaux non seulement les plus efficaces, mais aussi les plus sécurisants. Les effets indésirables sont vraiment exceptionnels et, en fait, beaucoup plus rares que pour beaucoup de traitements courants. » Tout en alertant « mais attention, il faut savoir que la grippe peut être mortelle! On pense souvent que c'est bénin. Or, c'est une maladie grave, surtout pour les grands malades, plus à risque de complications. Elle a entraînée la mort d'une cinquantaine de personnes en Algérie l'année dernière. » C'est dire toute l'importance de cet acte de vaccination auquel il faut lui accorder toute son importance en l'accompagnant par une large information tous azimuts. Une large campagne à travers les médias, notamment les radios locales qui se doivent de jouer un rôle de pédagogie pour convaincre la population du bien fondé de cette campagne, par l'utilisation de toutes les langues, notamment locales, ne serait pas de trop pour assurer la réussite de cette campagne et dépasser toutes les réticences.