Une rencontre pour la mise en place d'un cluster pour l'industrie automobile a été organisée à la Chambre de commerce et d'industrie d'Oran (CCIO). Sont concernés par la rencontre des entreprises qui pourraient potentiellement constituer le futur réseau de sous-traitants, mais aussi des organismes publics, dont l'université USTO, notamment sa plateforme technologique. «C'est aussi une journée d'explication et de sensibilisation sur l'utilité de la mise en place du cluster pour l'industrie automobile, qui, par ailleurs, doit s'intégrer et contribuer au développement de cette filière», résume Malek Laîdouni, chef de division au ministère de l'Industrie, pour qui les investissements dans ce cadre existent, mais qu'il faut faire en sorte de rassembler tous les intervenants. La rencontre devait également déboucher, dès hier, sur la création d'une entité à caractère associatif. Le choix d'Oran pour lancer cette initiative n'est d'ailleurs pas fortuit, car, rappelle-t-il, «territorialement, l'Oranie a été choisie pour développer cette industrie et l'idée a été lancée conformément aux orientations du ministre concernant la mise en place, à l'échelle nationale, de structures d'appui, notamment les clusters (mécanique, industrie automobile et chimie dans un premier temps), qui doivent servir de cadre pilote pour aller encore de l'avant». Aussi, selon Mohamed Wissam Bouali, actuel directeur de la Bourse de sous-traitance (BSTPO), un des organismes impliqués dans cette aventure, un projet de statut pour définir de manière concrète les missions et les objectifs de ce cluster a été élaboré auparavant et devait être discuté, et éventuellement amendé, avant son adoption par l'assemblée constitutive prévue à l'issue du séminaire. La liste des participants, même si ceux-ci n'étaient pas tous présents hier, englobe une trentaine d'entreprises et d'organismes divers. Le séminaire proprement dit a été animé par Alain Tubiana, expert dans le domaine. «Si Les entreprises algériennes veulent travailler aujourd'hui avec Renault ou demain avec Peugeot, Volkswagen, etc., elles vont devoir augmenter leur niveau de qualité pour répondre aux normes exigées par ces constructeurs», prévient-il en marge de la rencontre. Selon lui, l'automobile est un système très hiérarchisé, avec des constructeurs faisant appel à des sous-traitants, qui peuvent être de rang 1, 2, 3, etc. «L'intérêt du cluster réside dans le fait que, collectivement, les entreprises pourront faire un travail d'amélioration de manière beaucoup plus rapide et efficace que si elles le font de manière individuelle». L'idée avancée est d'apprendre à «coopérer avec ses concurrents pour grandir plus vite, développer ses marchés, exporter, améliorer ses compétences, etc.» Le cluster, qui concerne en premier chef l'entreprise, est aussi, à titre d'exemple, un «lieu de jonction entre le monde de l'entreprise et celui l'université, qui évoluent dans des mondes tellement différents qu'ils ne se rencontrent souvent pas». C'est d'ailleurs ce qui a été constaté lors du conclave, en découvrant que le directeur de la plate-forme technologique de l'USTO a des outils à mettre au service des entreprises, mais que celles-ci ne le savaient pas. Sinon, des actions à mener sur le terrain ont d'ores et déjà été définies, comme, par exemple, lancer une étude de marché approfondie ou animer une plate-forme de veille. Pour Alain Tubiuana, «la création d'une structure juridique de type association n'est pas obligatoire, car les entreprises peuvent très bien décider de travailler en réseau ou de manière informelle, mais si elles le font, c'est, en général, parce que c'est un moyen permettant de recevoir, à un moment donné, des financements publics, ce qui n'est pas permis dans le cas d'un réseau informel».