Le palmarès du festival a été révélé samedi dernier lors d'une remise des prix qui s'est déroulée à la Cité sociale de Fameck. La cérémonie était présidée par l'écrivain et journaliste Tahar Ben Jelloun. Le grand prix — soutenu par la communauté d'agglomération du Val de Fensch — est revenu à Clash de Mohamed Diab (2016, Egypte et France). Le film a pour cadre Le Caire, été 2013, deux ans après la révolution égyptienne. Au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi, un jour de violentes émeutes, des dizaines de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes sont embarqués dans un fourgon de police. Sauront-ils surmonter leurs différences pour s'en sortir ? Le jury était présidé par l'écrivain et journaliste Tahar Ben Jelloun, entouré de Dalila Choukri (réalisatrice, présidente FIGOG), Férid Boughédir (réalisateur, critique de cinéma), Layane Chawaf (responsable du secteur cinéma à l'Institut du Monde arabe) et Denis Blum (président de l'Association des cinémas indépendants de l'Est, Aciest). Contre-pouvoirs, prix du documentaire — plusieurs fois primé dans des festivals et rencontres internationaux — , scrute, de l'intérieur, la rédaction d'El Watan, ses interrogations, ses réflexions, au fil des jours et de la confection quotidienne du journal, au moment où le président Bouteflika, malade, brigue un quatrième mandat. Le jury de cette catégorie était présidé par le réalisateur Alain Chrétien, entouré de Luc Delmas (directeur du festival Caméras des champs) et Benoît Giorgini (producteur et directeur de la salle Le Manège). Une mention spéciale a été décernée au documentaire Dans ma Tête un rond-point de Hassen Ferhani. Le prix de la presse (soutenu par la ville de Fameck) a primé 3000 Nuits de Maï Masri (2017, Palestine, France, Jordanie, Liban, Emirats et Qatar). Le prix du jury Jeunes (soutenu par le Conseil départemental de Moselle), composé d'élèves du lycée Saint-Exupéry de Fameck, a primé Les Hommes d'argile de Mourad Boucif (2015, Belgique, Maroc et France). Le prix du court-métrage est revenu à Le Jardin d'Essai de Dania Reymond (2016, France et Algérie). Dans un parc tropical d'Alger, Samir, un réalisateur, rencontre des acteurs et les fait répéter. Son prochain film est un conte mettant en scène les jeunes d'une ville assiégée. Mais en pleine répétition, l'équipe se retrouve confrontée aux mêmes questions que les personnages. Le prix Jeune public (soutenu par la région Grand-Est) a été décerné à Good Luck Algeria de Farid Bentoumi (2016, France et Belgique). Sam et Stéphane, deux amis d'enfance, conçoivent avec passion des skis haut de gamme. Soumise à une rude concurrence, leur entreprise est en péril. Pour la sauver, ils se lancent dans un pari fou : qualifier Sam aux Jeux olympiques pour l'Algérie, le pays de son père. Au-delà de l'exploit sportif, ce défi improbable va pousser Sam à renouer avec ses racines. Le Festival du film arabe est organisé par la Cité sociale et la Ligue de l'enseignement - FOL Moselle. Au programme de cette 27e édition plus de 40 films, longs métrages de fiction, documentaires, courts métrages dont beaucoup inédits ou en avant-première, avec pour objectif de «promouvoir une cinématographie émergente». La programmation a regroupé plus de 110 projections sur dix jours, embrassant la production de pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, la Mauritanie, la Syrie, la Palestine, l'Irak, le Liban, etc. Une sélection hors compétition intitulée Ouverture sur le monde a également été proposée. Elle réunit des films qui ne sont pas produits par des pays du Monde arabe mais qui y sont liés par les thématiques qu'ils traitent (Israël, Afghanistan, Iran, etc.). Chaque année, un pays est mis à l'honneur et une dizaine de films lui sont consacrés. Cette année, c'était le Maroc, l'année prochaine ce sera l'Algérie.