La 26e édition de cette manifestation se déroulera du 7 au 19 octobre 2015 avec comme pays invité la Tunisie. Voilà un festival des plus chaleureux et convivial auquel il nous a été donné à vivre en dehors de nos frontières. En effet, le Festival du film arabe de Fameck, à 30 kilomètres de Metz, n'a-t-on cessé de répéter, depuis qu'il nous a été donné d'y participer en tant que jury, est une manifestation qui rassemble les amoureux du cinéma, dans un esprit de proximité loin des sons de cloche du bling bling. Il va plutôt à contre-courant de cette culture de têtes d'affiches et des stars et paillettes pour ne laisser que l'essentiel, c'est-à-dire la programmation qui, seule, constitue un panel savoureux de plein de choses. Outre le cinéma, la littérature est aussi omniprésente et les discussions à bâtons rompus aussi. La culture cinématographique tunisienne, particulièrement riche, sera mise à l'honneur à travers une programmation dédiée et la présence de Dora Bouchoucha. Cette productrice est engagée depuis vingt ans dans la promotion des cinémas du Sud. Elle est cette année présidente d'honneur du festival. En effet, organisé par la Cité sociale et la Ligue de l'enseignement - FOL Moselle, le Festival du film arabe de Fameck - Val de Fensch est né de la rencontre entre un groupe de jeunes et un prêtre ouvrier nommé Mario Giubilei. A Fameck, de très nombreuses familles sont originaires du Maghreb et, à travers le cinéma, retrouvent la culture et les modes de vie de leur pays d'origine. D'abord modeste, le festival a aujourd'hui pris de l'ampleur et propose plus de 50 films dont beaucoup en exclusivité ou avant-première, avec pour objectif de promouvoir une cinématographie méconnue du grand public. La programmation regroupe plus de 80 projections sur dix jours, pour quelque 15.000 festivaliers représentant de nombreux pays tels que le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, la Mauritanie, la Syrie, la Palestine, l'Irak, le Yémen, le Liban, etc. Plusieurs distinctions sont remises lors du palmarès: Prix du public, Prix du jury Val de Fensch, Prix de la jeunesse, Prix de la presse, Prix du court métrage, Prix du documentaire, etc. Une sélection hors compétition intitulée «Ouverture sur le monde» est également proposée. Elle réunit des films qui ne sont pas produits par des pays du Monde arabe, mais qui y sont liés par les thématiques qu'ils traitent (Israël, Afghanistan, Iran, etc.). Enfin, chaque année un pays est mis à l'honneur et une dizaine de films lui sont consacrés. «Le Festival est l'occasion de mettre en lumière les cinématographies des pays arabes, qui témoignent d'une grande vitalité. Les films traduisent les préoccupations des sociétés arabes, sur lesquelles les réalisateurs portent leur regard, parfois sans concession, critique, tendre ou méditatif. Le cinéma reflète la complexité des êtres, leurs excès, et, en même temps, leur capacité à célébrer les plus belles émotions», souligne Anne-Marie Hennequin-Botkovitz, présidente du festival. La présidente d'honneur 2015 n'est autre que Dora Bouchoucha qui n'est plus à présenter. Juste pour les profanes elle est productrice et présidente des Journées cinématographiques de Carthage, la présidente du Fonds Sud cinéma, puis du Fonds d'aide aux Cinémas du monde. Elle a créé les Ateliers du Sud-Ecriture pour la découverte des jeunes talents. En 2015, elle a reçu les insignes de Commandeur des Arts et des Lettres au festival de Cannes. À Fameck, elle sera l'ambassadrice du cinéma tunisien sur lequel la lumière sera projeté à travers de nombreux films et ce, dans différentes sections, notamment le court métrage de Leila Bouzid, A peine j'ouvre les yeux en compétition dans la catégorie Prix presse et Prix public, mais aussi avec Par où commencer de Nacer Khémir, Printemps tunisiens de Raja Amari et L'enfant du soleil de Tayeb Louchi qui sera présenté en exclusivité. Au programme, un hommage rendu aux gens du cinéma universel, l'Egyptien Omar Sharif disparu cette année. L'Algérie pour sa part, sera présente comme chaque année avec trois films et non des moindres. On citera Cinéma chkoupi de Bahia Allouache, en présence de la réalisatrice. Certifié Hallal de Mahmoud Zemmouri concourra pour le Prix du public, aux côtés de Je m'appelle Njoum, j'ai dix ans, divorcée, de Khadija Alsalama, ou encore l'Orchestre des aveugles du Marocain Mohamed Mouftaker. Ce dernier on le retrouvera aussi dans la section compétition pour le Prix du Val de Fensch, au côté de l'Algérien Rabeh Ameur Zaïmech, en lice avec son film Histoire de Judas. Dans la section documentaire on distingue le nom de Emilie Busquant qui présentera son film Une passion algérienne (Rabah Zanoun). Au programme on notera également les projections, notamment, des longs métrages, La belle promise de la Palestinienne Suha Arraf, Ott de l'Egyptien Ibrahim El Batout et de Fatima de Philippe Faucon. La Palestine sera également montrée en avant-première avec le film Degradé de Rab Nasser, Tarzan Nasser, déjà présenté cette année au festival de Cannes dans la Quinzaine des réalisateurs. Que de belles émotions cinéphiliques en perspective.