A l'occasion d'Octobre rose, mois dédié à la lutte contre le cancer du sein et de l'IDor 2016, anniversaire de la découverte des rayons X, la Société algérienne de radiologie et d'imagerie médicale (Sarim) a organisé ce week-end, sous le haut patronage de Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de Réforme hospitalière, en collaboration avec l'Association sportive des médecins du grand Alger (ASMGA) et l'Association sportive Bouchaoui athletic club (Asbac), une course-randonnée de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Une activité suivie d'une journée scientifique multidisciplinaire au niveau de la nouvelle faculté de médecine Ziania, à laquelle ont pris part tous les acteurs du diagnostic et de la prise en charge du cancer du sein (radiologues, gynécologues, généralistes, chirurgiens-sénologues, oncologues, radiothérapeutes, anatomo-pathologistes…). Une journée multidisciplinaire qui a fait état du dépistage du cancer dans le monde et en Algérie. Les spécialistes sont revenus sur les avantages réels et prouvés du dépistage, tout en mettant en exergue l'épidémiologie du cancer en Algérie. Ce qui, d'ailleurs, justifie amplement l'organisation d'un dépistage de masse pour tenter de réduire la mortalité estimée à 3500 femmes par an. Un travail fait par le groupe d'experts installé dans le cadre du Plan cancer 2015-2019 est en attente de validation pour lancer une opération pilote dans cinq zones géographiques. «Un dépistage ne peut être généralisé dans un pays qu'au bout d'un certain nombre d'années. La France a mis 20 ans pour le faire», a précisé le Pr Salaheddine Bendib, chef de service d'imagerie médicale au CPMC et doyen de la Faculté de médecine d'Alger. Ce dépistage concernera les femmes âgées entre 49 et 69 ans. Le groupe d'experts a mis en place une série de propositions portant sur l'organisation et le déroulement de cette opération. L'exploration repose donc sur la mammographie des deux seins et deux clichés par sein, ainsi qu'une échographie à la demande du radiologue. La feuille de route prévoit également un réseau de prise en charge pluridisciplinaire. «Sitôt la validation de toutes les propositions faites, ce projet sera lancé comme prévu», a noté le Pr Bendib. A l'issue de cette table ronde multidisciplinaire, des recommandations seront émises pour améliorer le diagnostic et la prise en charge, a souligné le président de la Sarim, le Pr Bendib Noureddine, chef de service de radiologie à l'hôpital de Ben Aknoun et d'insister sur l'importance de la prévention de certains cancers en luttant contre les facteurs de risque tels que le tabagisme et autres facteurs. «Des études viennent de montrer que les substances contenues dans les déodorants tels que les sels d'aluminium seraient à l'origine de l'apparition du cancer du sein», a-t-il indiqué. La pratique du sport est l'un des aspects fondamentaux dans la réduction du risque de l'apparition de maladies, dont le cancer. «L'activité physique réduit de 30 à 40% le risque de cancer du sein. Cela permet également de lutter contre la fatigue chez les personnes malades ou non et des études l'ont démontré. L'étude de la fédération Cami Sport en France, réalisée en 2014 sur 1250 patients atteins de cancer à qui on a fait faire du sport l'a bien démontré. Les résultats sont extraordinaires. Certains patients sont guéris, dont un est devenu marathonien», a-t-il ajouté.