Le week-end dernier a beaucoup compté dans la jeune carrière de Mehdi Terki. Le milieu de terrain de Lokeren a en effet inscrit son tout premier but dans le championnat de Belgique. Pour El Watan, le Franco-Algérien de 25 ans a accepté de revenir sur cet événement et de nous parler de Georges Leekens, son ex-entraîneur, devenu récemment sélectionneur des Fennecs. Vous avez marqué le week-end dernier votre premier but en première division belge de votre carrière. Qu'avez-vous ressenti ? Ce fut un plaisir. Je vais m'en souvenir. J'espère que c'est le premier d'une longue série. Vous vous êtes imposé cette année comme titulaire indiscutable dans l'entrejeu de Lokeren. Quel est votre poste de prédilection sur le terrain ? Quelles sont les qualités qu'on vous reconnaît ? Je suis entre le n°8 et le n°10. En Belgique, on parle d'infiltreur. Je me place entre les lignes. J'essaie d'être disponible dans les espaces pour mes coéquipiers. De plus, je cours beaucoup. Je peux aussi jouer derrière l'attaquant. On me considère comme un joueur technique, puissant et avec une bonne qualité de passe. Il n'y a pas si longtemps Georges Leekens était votre entraîneur. Quel type de rapports aviez-vous avec lui ? C'est lui qui m'a donné ma chance en Jupiler League. J'arrivais de troisième division. Il m'a directement lancé dans le bain en me disant qu'il avait confiance en moi. Il est très proche des joueurs et très amical. Il me parlait souvent du bled et de l'équipe nationale. Il me disait : «Quand est-ce qu'on va manger un couscous ?» Il est attaché au pays. Il a aussi gardé un bon souvenir de la Tunisie. Dans sa tête, il pense comme un Algérien. Que vous a t-il appris ? J'ai passé un cap. Je suis moins stressé quand je commence le match. Je prends plus d'initiatives. Je dribble. Je suis plus libéré. L'an passé, je me contentais de contrôler et de passer. Il y a aussi la façon dont les adversaires me voient. Pourquoi Leekens n'a t-il pas réussi avec Lokeren ? Il a manqué de réussite sur la fin. Une partie du public voulait du changement. Il les a quand même sauvés de la relégation l'an passé. On a fait ensuite une bonne fin de saison en terminant deuxième des play-offs 2. Il est parti la tête haute. Tout le monde l'a applaudi. Vous l'avez côtoyé pendant plusieurs mois. Quel type de coach est-il ? Il donne beaucoup de libertés. Il ne casse pas la tête. Il met en confiance. Il ne stresse pas. Il motive tout le monde. Il sait placer les footballeurs dans les meilleures conditions. Il aime rire et faire des vannes. En retour, on a envie de tout lui donner. Il est aussi rigoureux dans ses choix. Parfois, il peut péter un câble, comme quand on était menés. Cela a le mérite de nous réveiller. Il n'a pas peur d'élever la voix. Il a 67 ans. Beaucoup en Algérie font preuve de scepticisme. Peut-il remplir la difficile mission de qualifier l'équipe nationale pour le Mondial et de faire une bonne Can ? S'ils l'ont choisi, ce n'est pas pour rien. Ils croient en lui. Je connais sa mentalité et sa façon de penser. Il est prêt à relever ce défi même si c'est difficile. Il est paternel et met à l'aise. Il sait aussi gronder et dire ses quatre vérités. De ce coté là, c'est un bon choix. Maintenant que votre ancien entraîneur dirige les Fennecs, espérez vous faire partie un jour des plans de Leekens ? Il connaît mon jeu car il m'a eu tous les jours à l'entraînement. Cela faciliterait ma venue. Il sait de quoi je suis capable. Ce serait un rêve de les rejoindre. Je dois continuer à faire de bonnes prestations en club.