La montagne a accouché d'une souris. Tout le temps pris par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour engager un nouveau sélectionneur a abouti en définitive au retour inattendu en équipe nationale du Belge Georges Leekens. Les supporters de l'équipe nationale s'attendaient à mieux quand Raouraoua avait affirmé que l'Algérie dispose d'une «grande équipe nationale, laquelle est courtisée par des entraîneurs de renom». Or, la réalité du terrain a prouvé le contraire dans la mesure où un entraîneur moyen du niveau de Marc Wilmots a refusé l'offre de la FAF, laquelle a fini par se rabattre sur Leekens qui était en poste à Lokeren, un club quelconque en Belgique. Leekens a quitté le KSC Lokeren, qui végète dans les profondeurs du classement du championnat belge, pour rejoindre la sélection nationale. Il succède ainsi au Serbe Milovan Rajevac qui a été quart-finaliste au Mondial 2014 du Brésil avec le Ghana ! Il s'agit pour Leekens d'un come-back, après avoir entraîné les Verts en 2003, lors du premier mandat de Raouraoua à la tête de la FAF. Pour rappel, Leekens avait passé à peine six mois à la tête de l'équipe nationale avant de repartir en Belgique à la surprise générale des Algériens. Une décision incompréhensible à l'époque quand il avait invoqué des «problèmes familiaux». En fait, le président de la FAF avait accepté la décision de Leekens, lequel était harcelé par sa compagne qui ne voulait pas le rejoindre en Algérie, a-t-on révélé à la FAF. C'est ainsi qu'il avait abandonné l'équipe nationale, avant que Rabah Saâdane et Boualem Charef ne prennent le relais pour conduire la sélection à la CAN-2004 de Tunisie. En ce sens, les circonstances ayant amené Leekens à quitter l'Algérie en 2003 ne devraient pas lui permettre de revenir en équipe nationale en 2016. Sur le plan technique, Leekens ne répond pas au profil exigé par le président de la FAF qui avait indiqué que de grands entraîneurs l'avaient sollicité pour prendre en main l'équipe. Leekens qui sera soumis à rude épreuve dans deux semaines à l'occasion du match Nigeria-Algérie pour le compte de la seconde journée des qualifications au Mondial, est appelé à remettre de l'ordre au sein de la sélection et surtout remporter la CAN-2017. Un défi difficile à relever. En somme, le choix de la FAF est loin de faire l'unanimité. En ce sens, le président de la FAF a pris ses devants en impliquant les membres du bureau fédéral dans le choix de Leekens, sachant que les décisions prises par la fédération, notamment en ce qui concerne l'équipe nationale, relèvent exclusivement de Raouraoua. Le communiqué de la FAF précise que «le bureau fédéral s'est réuni le jeudi 27 octobre 2016 au centre technique national de la FAF, sous la présidence de Raouraoua. La commission ad hoc, après avoir consulté plusieurs techniciens, a arrêté une short-list de cinq entraîneurs. Le choix a été porté sur Georges Leekens pour diriger la sélection nationale. Ce choix a été approuvé à l'unanimité par les membres du bureau fédéral». Or, c'est Raouraoua qui rencontrait et négociait avec les entraîneurs à l'étranger, alors que la commission était à Alger Il faut aussi relever que le choix de Leekens est une insulte aux techniciens algériens, le président de la FAF ayant carrément éliminé l'option d'un entraîneur local. Un choix qui risque de se retourner contre Raouraoua. A noter que Leekens, qui a paraphé hier son contrat le liant avec la FAF, sera secondé dans sa mission par le duo Neghiz-Mansouri et l'entraîneur des gardiens Mickael Bolly.