Au moment où les anciens moudjahidine et les fils de chouhada de Boumerdès se dirigeaient hier vers la stèle des martyrs pour commémorer le 62e anniversaire du déclenchement de la Révolution, ils ne pouvaient s'empêcher de crier : «C'est scandaleux !» à la vue du chantier de la nouvelle stèle, dont les travaux durent depuis quatre ans. En effet, située à l'entrée est du chef-lieu, le monument en question est constitué de quatre voûtes d'une dizaine de mètres de hauteur formant un carré sur un socle censé être en marbre. Le tout devrait être revêtu de faïence et autres matériaux de valeur. Des motifs et des inscriptions devraient également l'orner. Mais les travaux sont à l'arrêt. On y voit qu'un ensemble de béton hideux qui désole l'espace vert et l'esplanade qu'on avait détériorés. Le projet et celui d'un musée étaient initialement prévus pour la direction des moudjahidine. Finalement, celui de la stèle a échu à l'APC, alors que le projet de musée du moudjahid est gelé, dans le cadre de la politique d'austérité financière. Le président de l'APC de Boumerdès, M. Bouferkes, nous a déclaré que la réalisation de la stèle «va connaître une reprise progressive». Mais quand ? Il a été évasif. D'autres élus disent «n'avoir rien compris à cette affaire qui baigne dans le flou». Ils s'inquiètent également des travaux entrepris. Pour eux, le socle exécuté par la direction locale de l'urbanisme sied mal avec la dimension et le type de matériaux de la stèle. En fait, le projet a vécu pas mal de péripéties. Pour une enveloppe budgétaire de 36 milliards, il a été confié à un bureau d'études, qui, selon l'entrepreneur, s'est avéré «incompétent» et très rapidement un litige entre les deux parties a surgi. Le même entrepreneur a exprimé «l'insuffisance du budget alloué». L'ex-wali, Kamel Abbès, avait tranché en portant l'affaire devant la justice. Cette dernière n'a pas encore statué. Néanmoins, quelques «bricoles» apparaissent çà et là sur la stèle, qui, à ce rythme de travail, verra sa livraison renvoyée aux calendes grecques.