Le meurtrier d'un jeune toxicomane, le 18 février dernier, au quartier populaire de Benhamouda, a été jugé hier et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour de Sidi Bel Abbès. Le prévenu, 49 ans, a été également reconnu coupable de dissimulation du corps de la victime, enterré dans son domicile, lieu du crime, après avoir enlevé plusieurs carreaux et excavé le sol des nuits durant. Le corps de la victime ne sera découvert que 7 jours après, lorsque le meurtrier tente de le transporter vers un autre lieu pour s'en débarrasser définitivement. Pour ce faire, il choisira l'heure et le jour qu'il faut : au moment de la prière du vendredi. Transporté dans une brouette, le corps de la victime est aperçu par des bambins effarés qui alerteront aussitôt le voisinage. Après l'intervention des services de police, c'est la consternation dans le quartier. Il est 11h à peine lorsque les jurés de la cour d'assises de Sidi Bel Abbès délibèrent. Ils n'ont pas trouvé de circonstances atténuantes à celui qui a déjà à son actif une vingtaine de condamnations pour divers délits, et qui est accusé du « pire des crimes ». Tout au long du procès, le représentant du ministère public est revenu sur cette fameuse journée du 11 février, au cours de laquelle le meurtrier va rencontrer, au quartier Emir Abdelkader (ex-Graba), sa victime âgée de 24 ans. A cet endroit, les deux individus se donnent rendez-vous pour une soirée entre « copains » qui se révèlera fatale pour le plus jeune d'entre eux. Adoptant une attitude austère, l'accusé apporte sa version des faits et nie avoir tué son compagnon qui, dira-t-il, est décédé d'une overdose après avoir consommé des psychotropes (18 comprimés). Poursuivi pour homicide volontaire et dissimulation de cadavre, l'accusé écope de la prison à vie et sommé de verser 300 000 dinars de dommages et intérêts aux parents de la victime.