Onde de choc», «surprise» et «consternation», les qualificatifs n'ont pas manqué pour désifgner les réactions des médias à travers le monde après l'élection de Donald Trump comme 45e président des Etats-Unis. C'est vrai que ce résultat sans appel de celui qui était présenté tout au long de la campagne comme le candidat populiste, le porte-parole de l'Amérique blanche des «déclassés», a eu un impact tant en Amérique qu'à l'étranger. Huit ans après l'élection de Barack Obama, premier président afro-américain, on croyait que l'Amérique était entrée dans l'ère post-raciale, même si la fin de son second mandat avait été émaillée par plusieurs crimes racistes, suscitant indignation et colère à travers les Etats-Unis. Les électeurs américains ont donc choisi un homme sans expérience politique qui a affiché un ton sexiste, xénophobe et misogyne, face à celle qui était présentée comme la candidate de l'establishment, ex-Première Dame épouse du 42e président Bill Clinton, ancienne sénatrice, ancienne secrétaire d'Etat et par conséquent une femme d'expérience. La première des tâches qui attendent le Président élu au lendemain du 20 janvier 2017, date de son investiture, sera de répondre d'abord aux attentes de ceux qui lui ont fait confiance et ont souffert depuis la crise des «subprimes» de 2008, c'est-à-dire ces millions d'Américains déclassés dont beaucoup ont cru au «yes we can» de Barack Obama, à savoir que tout, ou presque, était possible. Toujours est-il qu'après le discours du vainqueur, l'élection de Trump a suscité des réponses mitigées parmi les dirigeants du monde et dans les milieux financiers internationaux. Jusqu'aux marchés et places boursières qui ont quelque peu «dévissé» immédiatement après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle américaine, à l'exception de la Russie. L'Europe, à l'instar de la chancelière allemande Angela Merkel, s'est tout de suite empressée, dans le climat d'incertitude qui a immédiatement suivi la victoire du magnat immobilier, de rappeler ses responsabilités mondiales et appelé par la même le nouveau Président à coopérer étroitement sur les valeurs communes. Inquiétudes à peine dissimulées derrière des messages protocolaires des dirigeants des pays arabes et musulmans face à celui qui n'a jamais caché, tout au long de sa campagne électorale, ses intentions face aux musulmans indésirables d'entrée aux Etats-Unis, son hostilité à l'Iran et son intention de transférer l'ambassade US de Tel-Aviv à El Qods (Jérusalem), consacrant ainsi le vœu des Israéliens de faire de cette ville palestinienne la capitale de l'Etat d'Israël. Son Premier ministre, Benyamin Netanyahu, n'a pas caché d'ailleurs sa satisfaction en saluant en la personne de Trump «un grand ami d'Israël». Pour avoir déclaré que s'il était élu il déchirerait l'accord conclu par les six pays occidentaux avec Téhéran sur le dossier nucléaire, les responsables iraniens ont éprouvé le besoin, devant une telle hostilité, de rappeler que le nouveau Président se devait de respecter les engagements pris à un niveau multilatéral. Mais comme l'Amérique c'est d'abord un pays à part, on peut penser, comme le suggèrent certains, que toutes ces tonitruantes sorties de Trump depuis juin 2015 ne sont en fait que surenchères électorales, efficaces certes, mais vite enterrées. Les jours qui viennent nous le diront.