La situation épidémiologique n'arrête pas d'augmenter en acuité, au chef-lieu même de la wilaya, depuis 72h. En seulement deux jours, l'on est passé d'une dizaine de cas de typhoïde à une centaine. L'hôpital ne désemplit pas et la liste des personnes atteintes de fièvre intense ne cesse de s'allonger au fur et mesure. Approché par nos soins, le directeur de la santé avance seulement une soixantaine d'hospitalisés dont 27 ont été confirmés par des analyses de coproparasitologie et de sérodiagnostic de Vidal. « Pour l'instant, la situation est maîtrisée grâce la mobilisation du corps médical et à la disponibilité d'antibiotiques propres à cette infection », nous a affirmé le DSP, ajoutant : « Néanmoins, la situation risque d'empirer, car l'agent bactérien jouit d'une période d'incubation de 15 jours », ce qui devrait inciter les services d'urgence à redoubler de dispositions préventives dans l'attente de nouveaux contingents de malades. Cependant, une autre source hospitalière soutient que 105 cas ont été admis à l'hôpital pour cause d'accès de fièvre. Alors que l'origine de l'épidémie n'est pas localisée, les regards se tournent déjà vers les réseaux d'adduction en eau potable et d'évacuation des eaux usées, entre lesquels se serait produit une cross-connexion due à des obstructions des conduites et des regards non curés. Le cas de l'îlot de la cité Bengermain, attenant au siège de la daïra, confirme on ne peut mieux cette hypothèse. El Watan, qui s'est déplacé sur les lieux, a constaté de visu l'ampleur du danger pour la santé humaine, caractérisée par l'écoulement d'une eau noirâtre des robinets domestiques d'un citoyen. Toutefois, l'on n'exclut pas l'incrimination des riverains au nord de la ville, qui utilisent sans vergogne les eaux des oueds pour l'aspersion de leurs vergers de salades. Si à ce jour aucun décès n'a été déploré, il faut savoir que la prise en charge médicale, séjour hospitalier compris, revient à 30 000 DA le cas.