Les prix des produits agricoles sont abordables. Comment expliquez-vous cette situation ? Effectivement, les légumes sont à la portée des petites bourses en raison de la surproduction. Nous n'avons pas connu une telle situation les années précédentes. Les produits de saison sont disponibles en abondance et leurs prix de gros varient entre 20 et 25 DA. Notre marché, qui couvre les six wilayas du Centre, ne connaît pas de pénurie. La tomate est invendable. Au marché de gros des Eucalyptus, elle est cédée entre 15 et 20 DA, parfois elle est jetée. La pomme de terre est aussi en quantité suffisante. C'est la première fois que ce tubercule est disponible et abordable à cette époque de l'année. Les producteurs d'El Oued, Aflou, etc. alimentent abondamment le marché, ceux de Mostaganem mettront sur le marché leur production à partir de ce mois de novembre. Le système de régulation instauré par les services du ministère de l'Agriculture n'est pas à l'origine de cette forte offre et de la baisse des prix en gros et au détail. Conséquence immédiate sur le marché : pas de spéculation des propriétaires de chambres froides qui ont de tout temps provoqué des augmentations excessives des prix. Comment expliquez-vous l'absence de prise des spéculateurs sur les prix à cette période de l'année sur des produits comme la pomme de terre ? Il y a une seule explication : la surproduction. Le spéculateur est obligé de vendre sa production, sinon il est contraint de la jeter. Auparavant, les propriétaires de chambres froides préféraient stocker le produit et ainsi provoquer une flambée des prix. D'habitude, à cette période de l'année, la pomme de terre n'entre même pas au marché de gros. Les agriculteurs ont travaillé. A Ouargla, le rendement sur les 1200 hectares cultivés a été de 60 000 quintaux. La production est importante et donc il y a nécessité absolue de mettre l'accent sur l'importation. Tout cela a contré la spéculation sans que le système de régulation y change quoi que ce soit. Que faut-il faire pour maintenir cette baisse des prix ? Renforcer le système de régulation ? Le système de régulation tel qu'il est actuellement a profité beaucoup plus aux spéculateurs. Les produits de saison sont abordables, même au détail, en raison de l'importante offre. Au marché de gros, nous ne spéculons pas. Nous prenons une commission sur les ventes. Nous sommes des prestataires de service et nous prenons 6 à 8% sur les produits vendus. A partir de janvier, nous aurons des produits cultivés sous serre à Biskra et dans d'autres régions du pays. Les autorités doivent encourager les agriculteurs à poursuivre l'effort de production pour faire face aux spéculateurs qui dérégulent gravement le marché. Il s'agit, par ailleurs, de favoriser l'exportation.