Décidément, les pouvoirs publics misent gros sur les investissements locaux pour rattraper l'allure de la crise économique, conséquence de la chute drastique des prix des hydrocarbures. Dans ce cadre, une rencontre regroupant les autorités locales de Bouira et des investisseurs a eu lieu, hier, pour débattre du dossier de l'investissement. Le premier responsable de la wilaya, Mouloud Cherifi, a invité les détenteurs de projet retenus au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled, qui s'étend sur 225 hectares dans la commune de Oued El Bordi, qui a bénéficié d'une extension de 190 hectares, à exposer leurs doléances et besoins. «La priorité est à l'investissement», affirme M. Cherifi, en rappelant que c'est l'une des orientations principales décidées à l'occasion de la dernière rencontre gouvernement-walis. La wilaya de Bouira recèle d'importantes potentialités. Le foncier industriel a été renforcé pour «permettre à tous les investisseurs de lancer leurs projets», a expliqué le directeur de l'industrie et des mines, Nadjib Achour, en rappelant que 8000 postes d'emploi ont été créés dans la zone industrielle de Oued El Bordi et dans les zones d'activité ; l'enveloppe mobilisée dans le cadre de ces investissements avoisine les 3000 milliards de dinars. Dans la nouvelle zone industrielle, 25 unités, dont l'usine de montage de véhicules utilitaires de marque Iveco, ont été installées. Cependant, la situation demeure inchangée au niveau des 15 zones d'activité réparties à travers les communes de la wilaya, où les détenteurs de projet ne cessent de dénoncer le manque de commodités vitales. Même situation au niveau de l'ancienne zone industrielle Sidi Khaled, où les investissements sont au point mort. Le directeur général de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), présent à l'occasion de cette rencontre, a assuré les investisseurs que les projets de viabilisation et de réhabilitation des deux zones industrielles existantes seront lancés incessamment. Foncier «Les études concernant ce projet seront lancés au début de l'année prochaine», a souligné le directeur général de l'Aniref, qui a reconnu, au passage, que les détenteurs de projet, surtout ceux installés à Sidi Khaled, souffrent depuis des années du manque de commodités. Il faut souligner que le projet de viabilisation de ladite zone avait été confié au groupe ETRHB Haddad pour un montant avoisinant les 400 milliards de centimes. Le projet a été annulé sur décision, souligne une source sûre, du Premier ministre en personne, qui aurait instruit l'Aniref de lancer un appel d'offres et respecter les règles d'attribution des marchés publics. Le foncier industriel de la wilaya a été également renforcé par une autre assiette de 795 hectares dans la commune de Dirah, où une mégazone industrielle est projetée. La nouvelle loi relative à la promotion de l'investissement a été, par ailleurs, expliquée par un représentant du ministre de l'Industrie et des Mines, qui a détaillé les avantages supplémentaires et les orientations élaborées dans le cadre de cette nouvelle loi. Le représentant du groupement Canal Transfert, détenteur d'un projet pour la production de tubes en béton — une usine unique en Afrique — retenu dans le cadre de la coopération algéro-allemande, a déploré les blocages au niveau des banques concernant les financements extérieurs, pourtant garantis dans le cadre de cette loi. Par ailleurs, les investisseurs ont dénoncé les contraintes et les blocages de l'administration, alors que le gouvernement «prône des slogans promettant la modernisation de l'administration et des facilitations». Le wali de Bouira a annoncé l'installation d'une cellule d'écoute au niveau de son cabinet qui sera chargée de traiter les doléances des investisseurs. «Nous avons donné également des instructions strictes afin que le guichet unique se réunisse chaque dimanche en présence des directeurs d'exécutif concernés», a rassuré M. Cherifi.