- Le Dimajazz est la première grande scène pour Ifrikya Spirit en Algérie. Parlez-nous de votre groupe ? Notre groupe a été formé en 2009. Nous avons intégré de nouveaux sons et de nouveaux instruments tels que le tama, djembé, calebasse, balafon, n'goni. A ces instruments traditionnels, nous avons introduit des instruments modernes. Avec Réda Mourah, le pianiste, nous avons fait des arrangements à partir du patrimoine culturel algérien qui est le diwan (le gnawi au Maroc). Au fil du temps, le groupe s'est agrandi avec l'arrivée de Samy Guebouba à la basse, Hassan Khoualef à la batterie, Meziane Amiche au chant... - Votre base musicale reste donc le diwan. A partir de là, vous êtes partis vers d'autres sonorités… D'autres sonorités et d'autres cultures. Nous nous sommes tournés par exemple du côté du Mali. Donc, d'autres cultures du continent qui sont similaires à la nôtre. Il y a le même langage, la même technique de jeu. Nous avons pris quelque temps à travailler sur ces instruments aux fins d'apprendre des notions. Je pense que cela a apporté un fruit. Une harmonie moderne avec des instruments traditionnels et modernes rassemblés. Cela donne, par exemple, de la salsa jouée avec un gumbri ! - Vous êtes dans la world music avec vos origines, vos racines. Sans complexe ? Bien sûr ! Je dirais que c'est un honneur pour nous d'être porteur d'une culture. A chaque fois, les gens demandent l'origine des instruments que nous utilisons. Nous expliquons donc la culture et la tradition d'où viennent ces instruments, parlons de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. - Est-il possible d'introduire dans votre ensemble des instruments qu'on retrouve au Maghreb, en Algérie, comme le bendir, la flûte ? Oui, c'est possible. Les instruments traditionnels faits de bois et de cuire sont difficiles à accorder. Le gumbri n'a que trois notes, rien à comparer avec un piano. Puisque nous avons pu les maîtriser, donc il est facile d'utiliser les autres instruments traditionnels. La formation Ifrikya Spirit est basée sur le mélange de sonorités, de cultures et d'horizons. - Qu'en est-il des textes que vous chantez ? Les textes que nous chantons sont inspirés du patrimoine national, du diwane algérien. Nous évoquons la paix, l'Afrique, de l'union, la culture bambara, l'égalité entre les hommes, la vie. Nous avons interprété deux morceaux au Dimajazz, Denia et Itihad qui seront dans notre prochain album. Nous allons faire appel à un parolier. Donc, il y aura plus de textes que de sonorités dans notre prochain album. Nous allons prendre tout notre temps pour produire ce deuxième album.